Non, la patronne d’un tabac-presse du quartier Schmit à Châlons-en-Champagne (Marne) n’a pas jeté l’éponge. Elle aurait pu, par découragement, à la suite du pillage et des importantes dégradations du « Saint-Claude », qu’elle tient depuis quatorze ans (voir 14 août).
Après huit semaines de fermeture, nombreux sont ceux qui mettent un billet sur la fermeture définitive du commerce, selon L’Union. Alors Valérie Archimbaud tente de rassurer. Elle espère ouvrir les portes de son commerce le lundi 18 septembre. Si tout va bien.
•• Car un retard dans les travaux pourrait repousser, une nouvelle fois, son ouverture. « Idéalement, cela aurait dû ouvrir au début du mois de septembre. Mais avec les vacances, il y a eu des délais de livraison sur les matériaux de menuiserie », explique-t-elle. Visibles de l’extérieur, les quatre rideaux en fer, encore endommagés, témoignent de la violence de cette nuit du 29 au 30 juin.
Les portes en verre automatiques sont aussi concernées par les réparations, nécessaires pour que le commerce soit sécurisé. « Plus ils prennent du retard et plus je suis obligée de décaler l’ouverture et les autres rendez-vous, comme le peintre qui doit refaire la devanture par exemple », regrette-t-elle.
Ces frais doivent être couverts par son assurance, qui prendrait en compte à la fois les dégâts matériels à l’extérieur et la perte de marchandise, qui comprend le fonds de caisse et près de 20 000 euros de tabac, ainsi que de nombreux jeux à gratter et des recharges de cigarette électronique. Mais « avec la période des vacances, tout traîne des pieds et encore rien n’a été versé par l’assurance ».
•• En attendant, Valérie Archimbaud a reçu une aide remboursable de 15 000 euros de la Région et son dossier a été tout récemment accepté par la Direction générale des Douanes après la mise en place, début août, d’une aide forfaitaire de 10 000 euros (négociée par la Confédération des buralistes / voir 3 et 8 août.)
L’État finance, également, à 80 % le salaire de ses deux salariés au chômage technique et Valérie Archimbaud complète le reste.
« Les émeutiers ont fait preuve de beaucoup de violence en cassant certes, mais certains clients en ont profité pour voler aussi. Certains sont allés avertir aux portes des habitations voisines pour que le plus grand monde profite du pillage … » raconte-t-elle, dépassée par ces comportements qui l’ont profondément heurtée.
•• Mais il faut maintenant faire face à l’avenir et un travail titanesque attend les quatre salariés. Il faut remplir tout ce qui a été vidé, refaire les stocks, remettre les journaux à la date la plus proche de l’ouverture, commencer à anticiper les demandes de ceux qui n’ont pas bénéficié de ce service de proximité depuis deux longs mois…
Entre ses rayons complètement vides, Valérie Archimbaud n’a qu’une hâte désormais : recommencer à travailler, conclut L’Union.