À Montargis (au nord du Loiret), il a fallu près d’un an pour qu’un bar-tabac « le Balto », victime des émeutiers de l’été dernier, puisse rouvrir et que les patrons retrouvent leurs clients.
Dans la nuit du 29 au 30 juin, comme une centaine d’autres magasins de la ville, l’établissement de la rue du Général-Leclerc, en centre-ville de Montargis, était vandalisé par les émeutiers : les vitres brisées, le tabac et les cigarettes volés, les étagères cassées …
•• Le couple qui a repris le commerce en 2011 est arrivé une demi-heure après le début des faits : « on a viré des émeutiers, il y en avait une vingtaine. Je me rappelle qu’en pleine nuit, je ramassais les cartes postales qui avaient été jetées sur la chaussée. Elles étaient inutilisables mais ça me faisait de la peine de voir ça … » témoigne la buraliste dans La République du Centre.
Le chemin de la réouverture a été interminable, ponctué de visites d’experts, d’échanges avec l’assurance et les banques, de documents à retrouver, de justificatifs à produire. « Nous avions 8 000 produits en boutique : il fallait chercher les factures pour tout ça. Tous les jours, j’avais la tête dans les papiers et sur l’ordinateur. C’était usant et ce n’est pas fini » reconnaît le patron du bar-tabac.
Et, pendant ce temps, rien ne s’est arrêté : il fallait continuer à payer les loyers, les factures … « Tous les mois, je devais trouver 5 000 euros sans rentrée d’argent » poursuit celui qui a dû se résoudre à piocher dans les économies familiales. « J’ai eu une aide de l’Urssaf de 6 000 euros en septembre, parce que nous avons été fermés plus de trois jours et une autre aide de 10 000 euros de l’État, destinée aux buralistes (négociée par la Confédération / voir 8 août 2023) »
•• Depuis le 13 mai, « Le Balto » a rouvert ses portes et les clients fidèles reviennent … « Ce qui nous sauve, c’est que les gens nous connaissent. On a mis du temps à se faire une réputation et à faire de cet endroit un lieu sympa : par exemple, on en a fait en sorte qu’il n’y ait pas de télé, pour que les gens se parlent » explique la buraliste.
Tout n’est pas réglé, loin de là, et lui ne cache pas son inquiétude pour l’avenir : « je ne peux pas me battre tout le temps, mais je n’ai pas bossé 10 ans pour tout perdre … » (Voir aussi 21 août 2023).