Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
23 Mai 2013 | International
 

A l’issue de la « Mesa del Tabaco » qui s’est tenue à Santander (voir Lemondedutabac du 17 mai), cinq « Communautés autonomes » espagnoles (la Cantabrie, la Rioja, l’Andalousie, les Canaries et l’Extramadure) alertent le gouvernement de Madrid et l’Union Européenne sur les conséquences négatives du texte de la Directive, en cours de discussion, pour l’économie et l’emploi. En particulier dans ces régions.

En pleine récession économique, l’Espagne a les yeux rivés sur la courbe du chômage (frôlant les 5 millions) et s’inquiète de toute nouvelle menace sur ses activités économiques et ses comptes publics. Et la Directive Tabac, telle qu’elle est proposée, en constitue une sérieuse pour ces cinq « communautés », où l’activité tabac (culture et industrie) reste importante.

Elles lancent donc, à travers un manifeste, un appel pour une Directive à la recherche de plus d’équilibre entre la santé publique, l’emploi et la contribution pour l’Etat. «Aujourd’hui, nous ne pouvons nous permettre de perdre ni un poste de travail, ni un euro de recette fiscale» estiment les représentants de ces collectivités espagnoles : en faisant référence aux 56 000 emplois concernés, à travers toute la chaîne de l’activité tabac, et aux 9,30 milliards de rentrées fiscales qui sont en jeu .

L’Espagne rejoint ainsi les huit autres états européens (Italie, République Tchèque, Grèce, Bulgarie, Danemark, Portugal, Roumanie et Suède) qui pourraient contester ouvertement le projet de Directive, dont les dispositions seraient de nature à violer les compétences des états membres et du Parlement européen lui-même.

Le manifeste devrait être remis à une commission interministérielle, créée pour réfléchir sur une contre-proposition. Encore faut-il que le gouvernement espagnol offre « une voix et des arguments plus clairs, en Europe, face à une réforme qui n’est pas suffisamment justifiée ».