Le buraliste d’antan, celui que l’on croyait à jamais associé à la vente de cigarettes et de timbres, n’est plus. Celui d’aujourd’hui tient désormais, en ville comme à la campagne, un commerce où presque tout est possible : snacking, vente de bijoux fantaisie, points relais pour des colis, produits régionaux, coin cave, photocopies …
C’est ainsi que la santé et le dynamisme du réseau étaient au cœur de l’assemblée générale de la fédération des buralistes des Deux-Sèvres, ce dimanche 2 avril, en présence de Philippe Coy, selon le compte-rendu de Ouest-France.
•• « On sait que le volume tabac ne fera que diminuer, notamment en raison du développement des marchés parallèles. Alors on se transforme pour proposer de nouveaux services » a résumé le président départemental, Denis Humeau, selon le journaliste présent sur place.
« Le Fonds de transformation, une aide accordée par l’État aux buralistes souhaitant se réinventer, vient d’être reconduit pour cinq ans, autrement dit jusqu’en 2027. À l’échelle nationale, cela représente un soutien financier de 20 millions d’euros par an. Soit une enveloppe de 100 millions d’euros. Dans notre département, sur les cinq premières années du dispositif, 2,5 millions d’euros ont bénéficié à des buralistes deux-sévriens. Ceci grâce à des dossiers montés avec le soutien de la CCI ».
•• 154 buralistes sont à ce jour sur le pont en Deux-Sèvres. « Le chiffre reste relativement stable. Lorsqu’un débit ferme dans une petite commune, il faut que la mairie fasse parfois l’effort d’acquérir le fonds de commerce. C’est ce qui s’est passé à Villiers-en-Plaine (ndlr 1 765 habitants, 11 kilomètres de Niort). Cela va permettre d’installer un gérant en mai. Si on laisse tomber une carotte, elle ne se relève pas » a ajouté Denis Humeau.
Si, dans le nord comme le sud du département, on ne voit plus ouvrir de nouveaux bureaux de tabac, les commerces déjà en place sont, en revanche, attirants. L’an passé, vingt débits ont changé de mains. Et depuis le début de l’année, on en est déjà à dix.
•• Malgré la forme affichée, les buralistes toussent face au prix du tabac qui ne cesse d’augmenter : « depuis le début de l’année, on est passé, pour un paquet de base, de 10 à 11 euros. Il faut que cela s’arrête », pour Denis Humeau.
Contrarié, ce dernier l’est tout autant par la vente de cigarettes sous le manteau. Cette économie souterraine serait très active. Selon KPMG, 30 % des cigarettes consommées en Deux-Sèvres sont issues du marché parallèle. Depuis le milieu de l’année dernière, plusieurs usines clandestines ont été démantelées en France. Le développement de la contrefaçon de tabac est également très inquiétant.