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27 Mar 2022 | Trafic
 

Nous avons déjà évoqué le développement de cette application ici-même (voir 23 avril 2021). L’AFP revient sur son développement dans une dépêche, signée Ornella Lamberti, dont nous reproduisons l’essentiel.

Armés de leur smartphone, en deux clics, les gendarmes des Yvelines peuvent désormais détecter immédiatement les produits contrefaits grâce à une application ayant vocation à se développer dans toute la France, où la contrefaçon a pris de l’ampleur.

•• « Poison sous-estimé » qui « finance des filières mafieuses très organisées », selon une proposition de loi de novembre dernier (voir 26 novembre 2021) la contrefaçon explose : les Douanes françaises ont saisi 9,1 millions d’articles contrefaits en 2021, soit 62 % de plus que l’année précédente.

Mais pour les gendarmes sur le terrain, difficile de repérer au premier coup d’œil le faux marteau, la pièce automobile contrefaite, le médicament factice. Un filtre de cigarette avec des millimètres en plus ou en moins, des rivets étrangement positionnés sur tel sac, une casquette Louis Vuitton alors que la marque n’en fabrique pas … : le contrefacteur se cache dans les détails.

Il est essentiel de déceler tant « la contrefaçon finance souvent les réseaux mafieux », indique à l’AFP un adjudant-chef de la gendarmerie des Yvelines, et constitue donc souvent le point de départ d’enquêtes aux enjeux majeurs.

•• Pour fluidifier ces dernières, les militaires des Yvelines songent alors à une application leur apportant un contact privilégié avec les marques : Gendlucse, pour Gendarmerie et Lutte contre la contrefaçon et pour la sécurité économique.

« Des réflexions sont actuellement engagées en vue de déployer au niveau national une version – encore améliorée – de Gendlucse », explique à l’AFP le commandant du groupement de la gendarmerie des Yvelines, le colonel Sylvain Tortellier. Au péage de Buchelay (Yvelines), l’adjudant-chef en fait la démonstration : l’ouvrant sur son smartphone professionnel, il accède à un important fonds documentaire illustré et mis à jour par la cinquantaine de marques partenaires du prototype.

Le système permet de générer un mail préfiguré auquel le gendarme joint des photos des produits douteux, authentifiés cinq à quinze minutes plus tard par un responsable de la marque concernée.

•• Depuis mars 2021, les gendarmes des Yvelines l’expérimentent. Lors d’une opération, 2 700 cartouches de cigarettes ont ainsi été saisies au péage de Saint-Arnoult, dans un camion polonais conduit par un Ukrainien, à destination de Nantes, relate l’adjudant-chef.

L’identification sur le terrain évite le fastidieux retour à la brigade, avec les produits et les interpellés, et des délais de réponse des marques peu compatibles avec le temps contraint d’une garde à vue. « Les deux bouts de la contrefaçon, les têtes de réseau et les acheteurs » sont désormais directement verbalisés ou interpellés, assure le gradé.

Cet outil permet en outre « d’aller perquisitionner immédiatement » chez l’auteur de l’infraction, et de saisir des « stocks plus conséquents », complète-t-il.