Un cas d’école. Quatre jeunes ont été jugés ce mercredi 11 octobre, par le tribunal de Lyon, pour leur participation à un réseau de vente de cigarettes contrefaites entre la région lyonnaise et le Var.
Les ventes étaient réalisées via les réseaux sociaux dans le Var. Les approvisionnements se faisaient sur la région lyonnaise (Villeurbanne, Saint-Priest, Miribel et Décines-Charpieu). Seize trajets pourraient avoir été effectués entre février et août 2021. Selon Le Progrès, la saisie, à l’été de la même année, de 400 kilos de tabac dans un fourgon, marque le début de l’enquête. Éléments d’ambiance …
•• Au volant, un jeune de 20 ans quitte l’A7 à Condrieu, pour éviter un autre contrôle, vers Vienne, signalé par le véhicule ouvreur. Il est conduit par un Martiniquais, identifié par un badge télépéage à son nom. Deux petites mains d’un côté …
Deux frères de l’autre, soupçonnés d’être à la tête du réseau. Leurs adresses IP matchent avec le principal compte Snapchat, « Clopes Var ». Le plus jeune, 23 ans, « a joué le rôle de dirigeant » jusqu’à l’interception du fourgon, estime le parquet. « Il était chargé de l’orientation et du réassort des livreurs, du paiement des fournisseurs », etc.
L’information judiciaire n’a pas identifié de boss au-dessus, comme évoqué par la fratrie. Le grand frère a repris l’affaire, quelques mois après la saisie, et jusqu’à fin 2022. Il affirme ne pas avoir baigné dans les approvisionnements.
•• Quelque 700 kilos de tabac, soit plus de 3 500 cartouches, pourraient avoir été écoulés dans le Var, rien qu’en l’espace de quelques semaines, en 2021, selon les enquêteurs. Les cartouches étaient achetées entre 27 et 30 euros et revendues jusqu’à 50 euros (voir 4 octobre 2021). Les deux frères sont suspectés d’avoir blanchi les bénéfices ; pour le plus jeune notamment via de la conversion en cryptomonnaie en Espagne.
Pour Daniel Bruquel, représentant du cigarettier Philip Morris, qui prétend à près de 34 000 euros de préjudices, « ce dossier montre le rôle de hub de la région lyonnaise », dans le trafic de tabac contrefait (voir 5 septembre 2023).
•• Les Douanes sollicitent une amende solidaire de 430 000 euros. Le parquet a requis à l’encontre des deux frères trois ans de prison, dont deux avec sursis probatoire. Le ministère public ne veut pas voir les autres protagonistes aller ou retourner en prison, « la principale sanction étant financière ». Il a demandé 18 mois avec sursis, pour les deux « hommes de main ».
Délibéré attendu le 25 octobre.