À l’occasion de l’implantation de Nickel outre-Rhin (voir 22 septembre), Le Figaro retrace le parcours d’un « succès qui ne se dément pas ». Extraits …
Une offre simple, pas chère, distribuée en bureau de tabac : fondé en 2014, le compte Nickel des buralistes a été le succès-surprise du monde de la banque ces dernières années en France (…) Après l’Espagne en 2021, le Portugal et la Belgique l’an dernier, il pose comme prévu ses valises en Allemagne.
•• Outre-Rhin, la néobanque a noué un partenariat avec un réseau de guichets de loteries (Ilo Profit), pour distribuer son offre bancaire. Avec les mêmes recettes : un compte courant sans possibilité de découvert , une carte de paiement Mastercard, des services de banque en ligne traditionnels (virements, application, …) ou encore la possibilité de retirer ou déposer de l’argent liquide dans les points de vente.
Nickel vise 600 000 clients et 5 000 points de vente outre-Rhin d’ici cinq ans. « Les Allemands ont moins d’agences bancaires par habitant que le reste des Européens. Or ils restent fidèles à l’usage de l’argent liquide et demeurent attachés aux points de contact physique », explique Marie Degrand-Guillaud.
Et d’ajouter : « Nous réfléchissons à nous implanter sur plusieurs autres marchés. Mais nous ne serons peut-être pas présents dans huit pays en 2024 », comme cela était prévu dans le plan initial.
•• Nickel, qui emploie 800 personnes, est une société autonome et autofinancée, qui bénéficie de l’appui de son actionnaire principal BNP Paribas (l’autre étant la Confédération des buralistes). C’est parce qu’elle est rentable depuis 2018 (7 millions d’euros de résultat net en 2022) qu’elle s’est lancée hors des frontières de l’Hexagone (…)
Alors que la concurrence est forte, le succès en France de son offre bancaire low cost (20 euros d’abonnement par an au minimum) distribuée, en exclusivité, dans 7 200 bureaux de tabac ne se dément pas. Depuis son lancement en 2014, 3,3 millions de personnes ont ouvert un compte Nickel. Et la société, en avance sur ses objectifs, s’apprête à revoir à la hausse son ambition de 4 millions d’ouvertures de comptes en 2024.
•• Fait marquant dans l’univers des jeunes pousses de la finance, les deux tiers des clients ont fait de Nickel leur banque principale. Un graal après lequel courent aujourd’hui toutes les banques sur mobile en quête de rentabilité et d’un nouveau souffle.
Qui sont ces clients ? Un tiers d’entre eux rencontraient des problèmes bancaires (interdits bancaires, faibles revenus…). « Un autre tiers est composé de personnes souhaitant payer moins de frais bancaires », précise Marie Degrand-Guillaud. Chez Nickel, la facture bancaire annuelle s’élève à 70 euros en moyenne, ce qui est très inférieur aux tarifs pratiqués dans les établissements traditionnels. Mais reste dans la norme des autres banques en ligne.
Enfin, le solde de la clientèle est composé de particuliers ayant fait de Nickel un compte secondaire pouvant être utilisé par les enfants ou pour payer sans frais à l’étranger.
•• Nickel est aujourd’hui sur le point d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire en élargissant sa gamme de produits.
« À la demande de nos clients, nous étudions de nouveaux marchés : l’épargne avec des comptes à terme, par exemple, l’assurance et le crédit à la consommation, tout en restant fidèle à notre ADN et à nos valeurs » explique Marie Degrand-Guillaud. « Mais nous avançons avec beaucoup de prudence, par étapes. » La jeune pousse de la finance ne travaillera pas seule, mais en partenariat, avec notamment des sociétés du groupe BNP Paribas.
Elle a déjà lancé un projet pilote dans le domaine du crédit avec le spécialiste du paiement fractionné Floa, autre filiale de la première banque européenne par la capitalisation boursière. Mais Nickel ne s’interdit pas de s’associer à d’autres fintechs, si nécessaire. (Voir aussi 9 juillet et 11 février)