Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
10 Déc 2015 | Vapotage
 

E-liquide Une étude de l’Université de Harvard (Massachusetts, États-Unis), publiée ce mardi 8 décembre dans la revue Environmental Health Perspectives, pointe du doigt la présence de plusieurs produits toxiques dans les e-liquides, notamment dans les arômes sucrés très prisés des jeunes. Ceci dans un pays où la réglementation sur la question se fait attendre. 

Selon l’AFP, les scientifiques auraient trouvé du diacétyle, substance liée à une maladie pulmonaire grave, dans plus de 75% des cigarettes électroniques aromatisées et des recharges testées (une cinquantaine de types d’arômes). Deux autres substances nocives (comme l’acétoïne ou le pentanédiode) ont également été détectées dans un grand nombre d’essences aromatiques, dont des variétés prisées par les jeunes vapoteurs comme la « barbe à papa » ou le « cupcake ».

L’administration américaine chargée de la sûreté et de la santé sur les lieux de travail, ainsi que l’industrie agroalimentaire, ont émis des mises en garde pour les personnes travaillant au contact du diacétyle. Inhalée, cette substance peut provoquer une bronchite oblitérante chronique assez rare, apparue la première fois il y a une dizaine d’années chez des ouvriers d’unités de production qui respiraient des effluves d’arôme artificiel de beurre utilisé dans le popcorn.

Les auteurs de l’étude plaident pour des actions urgentes afin de déterminer l’ampleur des risques et appellent à une réglementation fédérale aux Etats-Unis (voir Lmdt des 6 octobre 2015 ainsi que des 24 et 25 avril 2014).

Pour l’Association américaine des poumons (ALA), sans réglementation de la FDA, « nous ne pourrons simplement pas savoir ce que contiennent les cigarettes électroniques ». Elle rejette d’ailleurs l’argumentation des fabricants selon lequel le dyacétyle et les deux autres substances chimiques sont sans risque, vu qu’elles sont autorisées et jugées sûres dans les produits alimentaires par la réglementation fédérale. Mais, pas quand elles sont inhalées, fait valoir l’ALA.

À l’automne, une campagne de vérifications de la DGCCRF avait relevé plusieurs anomalies (de conformité ou d’étiquetage) sur les e-liquides commercialisés sur le marché français (voir Lmdt des 7 octobre et 29 septembre).