Une famille châlonnaise a organisé un trafic de tabac qui a duré plus d’un an. Les trois comparses comparaissaient ce jeudi 23 mai devant le tribunal. Compte-rendu de L’Union.
À la barre, une famille recomposée a raconté avec une grande transparence le business monté fin 2022.
•• À l’époque, le couple commande des pots et des cartouches de cigarettes sur internet pour leur consommation de gros fumeurs. Un bon filon qu’il a commencé à faire partager à des amis, occasionnellement, en revendant quelques pots et des cartouches. Soit le début d’un trafic qui ne va cesser de croître. « Au début c’était familial » assure la quinquagénaire.
Car le champ des clients s’étend au fur et à mesure. « C’était des amis des amis, il y avait des gens que je ne connaissais pas qui venaient m’acheter du tabac et des cigarettes » poursuit-elle. En plus du bouche-à-oreille naturel, son mari et son fils rabattaient des clients. Au fur et à mesure, la situation devenait impossible à gérer : « cela sonnait tout le temps à la maison. »
Les clients passaient d’abord commande, puis se rendaient à l’appartement de la famille pour effectuer la transaction. Un ballet incessant que les policiers châlonnais ont pu constater en surveillant l’immeuble. Les téléphones portables des trois prévenus ont été scrutés à la loupe. Entre décembre 2023 et avril 2024, chacun a passé plusieurs centaines d’appels, échangé des milliers de SMS pour des centaines de correspondants différents.
•• Lorsqu’une perquisition est réalisée au domicile de la famille, une cinquantaine de pots de tabac, une quarantaine de cartouches et treize paquets de cigarettes ont été découverts. Le bénéfice de ce trafic a été estimé entre 1 000 et 1 200 euros par mois par le couple.
Tous déjà connus de la justice, les trois prévenus ont été déclarés coupables. L’investigatrice du trafic a été condamnée à 14 mois de prison dont sept assortis d’un sursis simple, aménagés avec un bracelet électronique. Le fils a écopé de 6 mois d’emprisonnement, lui aussi portera un bracelet et le mari également avec sursis probatoire. Les trois doivent régler une amende solidaire de 8 379 euros. (Voir aussi 20 septembre 2023).