On regrettera que les médias et réseaux sociaux de référence ne reviennent pas plus sur cette information diffusée par l’AFP, il y a une semaine (voir 28 janvier), portant sur la neutralisation de la tête d’une filière de production de cigarettes contrefaites, fabriquées en Slovénie et vendues en France par dizaines de tonnes.
Rappelons les faits : alors qu’il s’imaginait au chaud chez lui en Slovénie (un pays de 2 millions d’habitants, issu de l’ancienne Yougoslavie et membre de l’Union européenne), un mafieux (c’est du moins la réputation dont il jouit sans être inquiété outre mesure) a été arrêté sur mandat d’arrêt européen. Alors qu’un « collègue «, basé en Croatie, connaissait un sort identique.
Les deux ont été ainsi débusqués pour être remis aux autorités judiciaires du JIRS (Justice interrégionale spécialisée) de Bordeaux .Ils sont passibles de 10 ans de prison et d’une amende de 10 fois supérieure à la valeur de la fraude constatée (on les soupçonne, notamment, d’avoir livré pas moins de 77 tonnes entre octobre et décembre 2020 sur le marché français).
Si la justice peut – enfin – agir c’est grâce à un immense travail sur le terrain des gendarmes, notamment la Section de Recherche de la Gendarmerie de Nantes (voir 13 avril et 14 mai 2021).
En effet, il a fallu patiemment reconstituer les itinéraires de camions venant de Slovénie et approvisionnant de discrets entrepôts (et des réseaux locaux de revente) implantés à Nantes, Bordeaux, Montpellier, Béziers, Limoges (voir 6 février 2022) ou Rodez.
C’est aussi parce que les gendarmes ont su produire des éléments assez probants pour que le JIRS de Bordeaux lance un mandat d’arrêt européen. Une démarche relativement inédite en France concernant le trafic de tabac.