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21 Nov 2024 | Profession
 

Frédéric Lescure, patron dun bar-tabac à Létra (26 kilomètres de Villefranche-sur-Saône), tire la sonnette dalarme sur la situation des commerces dans les petites communes. Alors quil voulait changer de local, il a mis son bar-tabac en vente, sur fond de désaccords avec la mairie.

Pourtant, il avait espéré la faire prospérer, rapporte Le Progrès. Dès son arrivée dans la commune en 2017, il travaille avec la mairie sur un projet de déménagement : l’ancienne maison de retraite va être réhabilitée et un local aura vocation à accueillir un nouveau bar. L’actuel est en effet « d’un autre âge », le charme de l’ancien n’effaçant pas la facture d’énergie ou l’absence de terrasse. Malheureusement, le projet n’est plus d’actualité.

Lorsque le Vival de Létra, situé juste en face du bar, a fermé en 2023, Frédéric Lescure accepte de faire de l’épicerie de dépannage pour le village. Rapidement, il évoque la possibilité de développer cette partie épicerie dans le nouveau local. Alors que ce dernier sera bientôt livré, l’ancien Vival vient de retrouver une vocation alimentaire, avec l’ouverture cette semaine d’une épicerie « La Bonne Food ».

Ce qui change finalement la donne pour le patron du bar-tabac. Car désormais, impossible pour le commerçant de se passer du volet épicerie dans une conjoncture dégradée, qui voit la vente de tabac et le débit de boissons chuter, comme partout en milieu rural. « L’épicerie représente un tiers de mon chiffre daffaires en 2023, et ce sera pareil en 2024. Dans les petites communes, il faut quon soit multiservices. »  Son analyse : « Le nouvel épicier, je nai rien contre lui, mais il naura pas assez pour vivre, et moi, ça va me faire mourir. »

« Je ne comprends pas lintérêt pour la mairie de vouloir deux commerces, qui vont fermer », maintient Frédéric, exaspéré par « labsence d’écoute de la mairie, qui se fout de savoir si on va vivre. Dautant que ça aurait eu un coût pour nous, ce déménagement. J’étais prêt à le faire, mais plus maintenant. »

Depuis septembre 2023, Frédéric et Delphine ont mis en vente leur commerce.