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29 Août 2024 | Profession
 

Ce sont souvent les derniers commerces des villages. Les multiples ruraux sont aujourdhui des relais de vie essentiels pour les habitants. Rencontre avec celui de Brillac (676 habitants, 12 kilomètres de Confolens, Charente), inauguré il y a 19 ans.

« Créer un multiple rural dans le bâtiment qui avait été une école maternelle ne faisait pas lunanimité », se souvient Robert Gauthier pour La Charente Libre.

•• À l’époque, c’était lui le maire de Brillac, lorsque ce projet est sorti des cartons. C’était il y a 19 ans. Premier défi : trouver les personnes prêtes à s’investir dans ces commerces de proximité. À commencer par un boulanger. « Jai pris mon bâton de pèlerin pour le trouver. Et cest à 30 minutes de Brillac, à Cieux (Haute-Vienne), que jai sollicité un boulanger, Stéphane Rivet, installé depuis 1999 », explique l’ancien élu.

Le 5 octobre 2005, le boulanger, natif d’Étagnac, commencera son activité, aidé de son ex-épouse. Une personne est recrutée pour faire les tournées et un dépôt de pain créé dans le second commerce du multiple rural, un bar-tabac pompes à essence tenu par Annick Briard.

•• En 2014, Isabelle Bossuet reprend le fonds de commerce à Annick Briard. Elle l’a baptisé « Au Petit Panier ».

Après avoir évolué dans différents domaines comme l’agriculture, la grande distribution, le milieu hospitalier, Isabelle Bossuet, native d’Alloue, tenait à réaliser son rêve : celui davoir un commerce. Plutôt un tabac mais sans bar. Elle s’était intéressée à un projet de multiple rural mené par la municipalité d’Exideuil mais le projet était tombé à l’eau. La Chambre de commerce lui avait alors suggéré le multiple rural de Brillac et son bar-tabac pompes à essence.

La transaction se fait et les réticences liées au bar sont gommées. Au fil de ces dix années, loffre à la clientèle sest étoffée avec de l’épicerie, des fruits et légumes, de la viande limousine sous vide, des produits locaux mais aussi des jeux FDJ. 

« Je connais par cœur les demandes de ma clientèle », lance Isabelle Bossuet. Certains clients nont même plus besoin de demander : pour Michel, qui vient de pousser la porte, ce sera un petit rosé ; pour Claude, plus de rouge mais un Vittel menthe. « Il ne faut surtout pas compter ses heures », confie Isabelle Bossuet qui, depuis deux ans, a embauché une vendeuse et peut ainsi assurer le secrétariat de son compagnon, garagiste à Brillac.

« Si les maisons trouvent rapidement acquéreurs, cest parce que nous avons des services de proximité » conclut Robert Gauthier, très impliqué dans le tissu associatif du village. (Voir aussi 24, 23 et 16 août).