Avec les rocades et autres aménagements, les bars-tabacs en bord de route se font de plus en plus rares. À La Croix – en Haut-Corlay (30 kilomètres de Guingamp, Côtes-d’Armor) – « Chez Paulette » est le premier depuis Saint-Brieuc, lorsque l’on se rend vers Quimper … Ou le dernier, avant Saint-Brieuc, lorsque l’on revient du Finistère …
Depuis le 1er avril 1989, Paulette Le Bigot accueille touristes, routiers et gens du coin. Et derrière son bar, la buraliste fait bien plus que servir quotidiennement cafés et autres boissons : Il y a aussi le tabac, les journaux et le gaz, depuis toujours, et la Française des Jeux, depuis 2018. Elle se charge également de prestations annexes, comme « la délivrance des cartes de pêche. C’est aussi ici qu’on vient chercher les clefs pour la salle de sport, ou pour la location des tables du comité des fêtes » précise-t-elle dans Ouest France.
Sa clientèle est faite de gens de passage, comme ces Canadiens, arrivant de Quimper, qui ont fait halte, avant de repartir pour Saint-Malo, ou ce couple de Plancoët, tombé en panne devant son bar, qui y a patienté autour d’un petit-déjeuner maison, et qui s’est arrêté à son retour du Finistère.
Mais Paulette Le Bigot reçoit également des gens du coin, « à l’instar de celui qui a arrêté officiellement de fumer depuis quelques années, mais vient fumer deux cigarettes chaque matin, en se servant dans le paquet qu’il m’a demandé de conserver dans un tiroir ».
Chez Paulette est un lieu rempli de souvenirs, « comme cet enterrement de vie de garçon plus que mémorable, avec de la paille partout, mais vraiment, partout, derrière le bar, dans la salle et dans l’autre pièce » se remémore la buraliste. Les épisodes ayant ponctué ses 35 ans de carrière ne manquent pas, avec l’évolution croissante du trafic routier, les changements pour la commande du tabac, passant du papier carbone au Minitel, avant l’informatique, les concours de boules mixtes qui s’enchaînaient l’été …
Quant au profil idéal de la jeune personne qui pourrait prendre la relève (d’ici deux ans), Paulette Le Bigot l’imagine « dynamique, ayant le contact facile, le sens du commerce, sachant écouter, sans rien répéter, évidemment ». À son image.