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9 Oct 2015 | Profession
 

PMU LongchampÉchanges musclés à l’Assemblée nationale, ce mercredi 7 octobre, au sujet de l’avenir économique de la filière des paris hippiques (voir Lmdt du 19 avril). Mais significatifs.
Jacques Myard (Yvelines, LR) a dégainé le premier, dans le cadre des questions d’actualité au gouvernement, en interpellant vertement Christian Eckert sur les conséquences économiques de la rénovation de l’hippodrome de Longchamp.

• Jacques Myard

Jacques Myard« Ma question concerne le ministre de l’agriculture et le secrétaire d’État chargé du budget. Je privilégierai cependant ce dernier, car c’est lui qui mène la danse, même si c’est une danse macabre.  Monsieur le ministre, avez-vous une politique des jeux ?

Aujourd’hui, la filière hippique est en crise et va dans le mur. Crise due à la crise économique dont vous êtes le responsable. Crise due à la concurrence déloyale de La Française des jeux dont, comme chacun le sait, les jeux de grattage élèvent le QI des Français. Crise engendrée par le juridisme de cette chère Commission de Bruxelles, qui nous a obligés à appliquer un taux majoré aux ventes de chevaux et a réduit d’autant le nombre de propriétaires, c’est-à-dire de chevaux au départ, provoquant une baisse drastique des paris hippiques, dont le montant est passé de 850 à 800 millions d’euros. 

Les sociétés mères sont désormais en déficit structurel et – surprise ! – c’est dans cette situation que, monsieur le secrétaire d’État, exerçant votre autorité de tutelle, vous autorisez, pour faire plaisir à Mme Hidalgo, un projet pharaonique à Longchamp, qui aura pour effet que, dans quelque temps, France Galop sera en cessation de paiement. Monsieur le secrétaire d’État, cessez de jouer les Ponce Pilate. Vous êtes responsables de cette situation : quelles mesures allez-vous prendre pour faire des réformes structurelles, avoir une politique des jeux et permettre à cette économie, qui est au cœur de l’aménagement du territoire, de continuer à prospérer avec 100 000 emplois ? »

• Christian Eckert

Christian Eckert« Cette question est trop sérieuse pour justifier des formules à l’emporte-pièce.

Elle est sérieuse pour deux raisons. La première est que, derrière le PMU, il y a des filières, qui nourrissent certes l’aménagement du territoire, mais aussi des emplois et une filière économique. 

Elle est également sérieuse parce que la question des jeux mérite d’être contrôlée.

Il existe en effet des dérives liées aux jeux, comme le blanchiment ou les comportements addictifs. C’est la raison pour laquelle l’État entend exercer effectivement ses responsabilités sur le secteur des jeux.

Je vais toutefois répondre à votre question précise concernant le PMU.

Les choses évoluent ; vous l’avez dit avec des formules marquées par un certain raccourci. L’évolution des mœurs et le changement de génération montrent une évolution des jeux et donc, probablement, un déport, que je ne conteste pas, des enjeux entre La Française des jeux et le PMU. Nous devons y réfléchir et y travailler ; je l’ai du reste évoqué avec vous récemment dans mon bureau.

Ces filières équestres devaient se réformer et elles l’ont fait, encore insuffisamment, mais elles ont fait des efforts, notamment pour ce qui concerne les retraites des personnels, les personnels sur les champs de courses et les télévisions, qui étaient très largement déficitaires. Elles ne sont pas cependant au bout du chemin. Si nous avons, en parfait accord avec M. Stéphane Le Foll, autorisé l’opération de rénovation de l’hippodrome de Longchamp, c’est parce qu’elle nous apparaissait à la fois nécessaire et supportable, compte tenu des efforts réalisés par la filière ».