Dans Ouest France, Philippe Glory – buraliste à Rezé, vice-président de la Confédération et président des buralistes de Loire-Atlantique – revient sur la recrudescence des cambriolages que connaissent ses collègues notamment en milieu rural et dans le pays de Retz (voir 9 et 16 juillet).
Il évoque aussi l’adaptation de ses confrères aux spécificités estivales, quand les touristes affluent sur la côte tandis que l’intérieur se dépeuple. Mais aussi plus globalement sur l’évolution et la diversification du métier, confronté à la hausse du prix du tabac et la baisse de consommation.
•• Les buralistes du département ont été la cible de cambriolages. On en compte plus d’une dizaine depuis le début du mois de juin en Loire-Atlantique. Est-ce un phénomène inédit ?
Philippe Glory : Nous avions déjà eu un très mauvais épisode lors du premier confinement, en mars et avril 2020. Certains malfaiteurs avaient profité des couvre-feux et de l’absence de monde dehors pour cambrioler. Il y a ensuite eu une accalmie, mais cela semble avoir repris depuis juin. J’ai donc tout de suite averti mes confrères et la gendarmerie pour appeler à la vigilance, mais surtout pour renforcer les patrouilles de gendarmes. D’autant plus que certains collègues sont en congé et partent en vacances, ce qui crée des risques.
•• L’autre enjeu du moment, c’est l’arrivée des touristes…
Ph. Glory : Oui, sur la côte, les volumes de vente augmentent forcément en raison de la plus grande affluence. Mais cela se fait aux dépens d’autres zones, comme le centre-ville de Nantes, qui devient désertique l’été.
•• Comment vous adaptez-vous à cette clientèle estivale ?
Ph. Glory : Nous sommes déjà un métier en pleine mutation. Avec l’augmentation du prix du tabac et la prise de conscience de son impact sur la santé on vend beaucoup moins de cigarettes. On est donc obligé de se diversifier (42 % des clients ne viennent pas chez leurs buralistes pour acheter du tabac).
Par exemple, le bureau de tabac sur le port de Pornic est équipé d’une borne de vente de billets de train. Je l’ai moi aussi. On peut aussi encaisser les impôts en étant des relais de la Direction générale des Finances publiques ou permettre de refaire une carte grise grâce à la nouvelle borne des buralistes.
Ceux de mes collègues dans les zones rurales deviennent même des épiceries. Heureusement, car on est parfois le dernier commerce du bourg.