Via une petite caméra à diode, les buralistes peuvent désormais déterminer l’âge de leurs clients. Si le dispositif séduit de plus en plus à l’échelle nationale (voir 23 novembre, 28 octobre et 9 août), il ne fait pas l’unanimité en Haute-Garonne, selon L’Opinion indépendante.
Entre 200 et 300 bureaux de tabac seraient dotés ce nouvel appareil, en France. Notamment les appareils MyChekr qui sont les plus utilisés par les buralistes, vendus pour quelques centaines d’euros.
•• « La caméra nous permet de vérifier l’âge des individus, de savoir si les traits du visage paraissent être ceux d’un mineur, pour qu’ensuite nous contrôlions l’identité si c’est rouge », explique un buraliste à Aussonne (17 kilomètres de Toulouse).
Pour lui et ses employés, cette caméra, installée il y trois mois, facilite le travail. « Souvent, les clients arrivent par vague au bureau. La caméra permet de vérifier chaque personne malgré le monde, et d’éviter les erreurs humaines. Pour les personnes qui s’offusquent que l’on demande la carte d’identité, nous pouvons maintenant donner l’argument supplémentaire de la vérification par la machine ».
Malgré ces avantages, il est parmi le seul buraliste à posséder un tel outil en Haute-Garonne, où il ne fait pas encore l’unanimité.
•• Pour un collègue à Toulouse, l’achat de la caméra de reconnaissance faciale est plus gadget qu’utile. « Ça m’arrive quatre à cinq fois par semaine qu’un mineur tente d’acheter des cigarettes. Je lui demande la carte d’identité, et s’il ne peut pas me la présenter, il n’est juste pas servi », indique-t-il.
Le buraliste est mal à l’aise à l’idée de scanner le visage de ses clients, et pointe du doigt les erreurs possibles de la machine : « En effet, les personnes entre 18 et 20 ans sont souvent reconnues comme mineures ».
Si l’outil semble s’implanter difficilement dans le département, le buraliste d’Aussonne pense qu’il se démocratisera progressivement, comme gage « bienveillance » et de « respect de la législation » du réseau.