Confrontés à l’explosion des ventes illégales de tabac, les buralistes de la Loire exigent que l’État mette fin aux marchés parallèles qui se déroulent en toute impunité devant leurs vitrines.
« Tout le monde en vend et tout le monde le sait » affirme, dans Le Progrès, Gilles Grangier, président de la fédération des buralistes de la Loire (voir 17 décembre 2023) : « les trafiquants donnent rendez-vous à leurs clients devant nos établissements ; les épiceries de nuit en vendent aussi, tout comme certaines associations communautaires. Et on peut même en commander sur les réseaux sociaux … »
•• Depuis des mois, des années, Gilles Grangier dénonçait ces trafics tout autour du palais de Justice de Saint-Étienne (voir 5 septembre 2020). Un phénomène qui s’est étendu à tout Saint-Étienne, qui touche désormais toute la Loire, toute la France. À tel point que les buralistes ont vu chuter leurs ventes de façon vertigineuse, mettant en péril certaines de leurs entreprises.
Ce jeudi 22 février, une trentaine de professionnels de ce secteur sont montés au créneau pour dénoncer l’inaction de l’État et lui demander de restaurer leurs conditions de travail telles qu’elles ont été définies dans le contrat de gérance que tout buraliste signe avec son administration de tutelle. En deux mots, que l’État respecte ses engagements, prenne ses responsabilités et fasse le ménage dans la rue et rende aux buralistes leur monopole.
•• Il y a un peu plus d’un an, la fédération des buralistes de la Loire avait signé une convention de partenariat autour de la lutte des marchés parallèles avec la préfecture, les douanes, la police, la gendarmerie et la justice. « Même si les Douanes et la Gendarmerie ont obtenu certains résultats, les ventes continuent de croître dans la Loire et nous sommes à ce jour sans nouvelle des différentes parties prenantes de cette convention », s’inquiète Gilles Grangier.
Jeudi, selon Le Progrès, les buralistes étaient pour le moins crispés face à l’inaction des pouvoirs publics, « incapables de faire respecter la loi et de mettre fin à ces trafics ». Les buralistes de la Loire demandent une nouvelle fois de modifier le cadre légal lié au trafic de tabac ; le maintien à une cartouche des quantité maximales de cigarettes pouvant être rapportées de l’étranger, une revalorisation de leur remise et un moratoire de la fiscalité.