La Brink’s vient de créer la possibilité de déposer des espèces sur un compte bancaire depuis le guichet d’un bureau de tabac.
« Concrètement, le buraliste vérifie votre identité et réalise un encaissement de vos billets » détaille, dans Le Parisien, Michael Gabay, PDG de Brink’s. « Ensuite, nous transférons ces fonds directement vers le compte bancaire, grâce à une interface entre le buraliste et la banque. »
Cette solution, testée pendant les six premiers mois de l’année et développée à travers sa filiale Brink’s Payment Services (BPS) agréée comme établissement de paiement par le gendarme du secteur (l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution / ACPR), est active dans 1 500 bureaux de tabac de l’Hexagone (voir 14 mai).
Ces derniers sont enregistrés auprès de l’ACPR. Pour le moment, seuls les clients de deux néobanques, dépourvues d’agences bancaires, Fintch et Shine, sont concernés.
•• La Brink’s vise avant tout les commerçants, notamment les restaurateurs qui ont tourné le dos aux banques traditionnelles, mais qui doivent déposer leurs recettes de la journée.
« Souvent, nos clients gardaient un compte dans une banque avec des agences pour y mettre les espèces avant de réaliser un virement » souligne-t-on chez Shine, néobanque spécialisée dans les comptes pour les professionnels, « nous voulions créer une solution innovante pouvant répondre à tous les besoins. »
De son côté, la Brink’s se félicite de faciliter « le transfert des espèces vers le monde du digital ». « Même les 18-35 ans clients de ces banques peuvent avoir besoin de déposer des espèces » appuie Michael Gabay, toujours dans Le Parisien.
•• Quid des risques de dérives, un individu pouvant créer un compte chez Fintch ou Shine pour aller déposer de l’argent « sale » dans un bureau de tabac, sans que quelqu’un ne pose la question de sa provenance ?
« Nous prenons ce sujet très au sérieux et nous attendons que les bureaux de tabac soient passés au tamis du régulateur avant de les enrôler », rétorque Michael Gabay, « nous avons tous les agréments nécessaires et répondons à toutes les normes de sécurité imposées par l’ACPR. »
•• Dans la lignée de ce nouveau dispositif, la Brink’s a déjà signé des partenariats avec la MSA (Mutualité sociale agricole) et Engie pour que les particuliers puissent payer leurs factures en espèces, directement dans un bureau de tabac. Des discussions sont menées avec d’autres sociétés et néobanques.
« À terme, nous n’excluons pas d’avoir des banques traditionnelles comme clients » anticipe Michael Gabay, « si elles ferment des agences dans des territoires, notre solution peut être une réponse » (voir aussi 20 juillet). Photo : Le Parisien