Après 27 années au service d’une clientèle fidèle et 15 ans à la tête de la fédération des buralistes de la Drôme, Didier Reboulet va tourner la page de son tabac-presse à Romans-sur-Isère et passer le flambeau à sa fille (voir 28 avril 2022).
« Oh, je ne vais pas rester bien loin, mais il faut savoir passer la main à un moment », raconte dans Le Dauphiné Libéré celui qui a tenu deux autres commerces par le passé.
•• Autrefois très fréquentés pour venir acheter des cigarettes, les bureaux de tabac ont dû se renouveler et faire face à la chute inexorable de la vente de tabac et de presse papier. Son établissement n’y a pas échappé
« C’est vrai que le métier a beaucoup évolué. Avant, on vendait du tabac et de la presse et c’était tout ! On n’avait pas de caisse enregistreuse. Aujourd’hui, nos caisses sont de vrais ordinateurs. Mais on vend beaucoup de produits dématérialisés : des timbres fiscaux, du transfert d’argent. On est devenu un commerce d’utilité locale. »
•• Au sein de la chambre syndicale, le buraliste romanais n’a cessé de défendre la profession, n’hésitant pas à monter au créneau contre la mise en place des paquets neutres, sur la question de la sécurité (voir 4 septembre 2015).
En véritable ambassadeur de la profession, il n’a pas ménagé ses efforts pour convaincre ses confrères de jouer la carte de la modernité, avec l’intégration de nouveaux services (comptes Nickel et développement du marché de la cigarette électronique).
Quand on le questionne sur les hausses récurrentes du prix du tabac en matière de santé publique : « c’est un échec cuisant », tranche Didier Reboulet, « ça a facilité le trafic parallèle et le marché de la contrefaçon. » Quand on l’interroge sur ses meilleurs souvenirs : « sans hésiter quand on a refait le bureau de tabac en 2019. La clientèle était très contente. »
•• Charge désormais à sa fille, qui a décidé de lui succéder, de répondre aux enjeux de la diversification.
Ce dimanche 1er octobre, celle qui qui fêtait son anniversaire ce même jour, a mis la dernière main à un long et fastidieux inventaire, avant de prendre officiellement la suite de son papa : « je sais que je vais pouvoir encore compter sur lui, mais aussi sur ma maman qui fait la comptabilité du bureau de tabac depuis toujours. Elle effectue un travail énorme ! ». Photo : Le Dauphiné Libéré