Ce 1er novembre, le tabac-presse « Minuit » à Brest (Finistère), passera en ouverture 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Une évolution naturelle pour le patron, qui se donne deux ans pour valider le principe (voir 26 août).
« Brest est la 24ème ville de France, une ville où il y a de l’activité en permanence. Eh bien moi, je pense que cette ville mérite un commerce ouvert 24 heures sur 24. Aujourd’hui on a l’opportunité de le faire. Alors, le 1er novembre, on y va … » déclare, au Télégramme, Dominique Pierre, patron du « Minuit », qu’il a racheté en 2013.
•• Il est à l’aube d’un nouveau coup d’accélérateur … L’homme est celui qui a fait passer l’enseigne de 5,5 emplois équivalents temps plein à 15, celui qui a poussé les horaires d’ouverture jusqu’à une heure du matin, chaque jour de l’année, celui qui s’est mué promoteur pour ériger un immeuble de six étages et 1 375 mètres carrés pour y déménager (et agrandir) son magasin, fin 2022.
Aujourd’hui, il s’apprête à franchir une nouvelle étape, inédite pour un établissement de ce type à Brest : « Le 1er novembre, on débranche les interrupteurs. On n’éteint plus », se marre le patron.
•• « Ça fait dix ans que je pense à ce projet. C’était même préparé en amont dans les plans de ce magasin. Mais il a fallu absorber le déménagement. Là, on est prêt » souffle celui qui commercialise quelque 3 700 titres de presse, mais aussi tout l’attirail du vapoteur, des cigares, des alcools, du matériel de téléphonie…
« On est un magasin de service. Or, la nuit, il y a quand même de l’activité, et pas que chez les fêtards : les pompiers, forces de l’ordre, marins qui embauchent tôt, taxis, services hospitaliers … Ils peuvent avoir besoin de tabac ou d’un chargeur de téléphone en urgence. Et ben on sera là », assure Dominique Pierre.
•• Ces changements d’horaires ne vont pas sans investissement. Matériel, d’abord, avec la création d’un sas sécurisé pour accueillir les clients.
Ces derniers ne pourront pas rentrer dans le magasin, mais commanderont ce qu’ils veulent (hormis l’alcool, dont la vente à emporter est interdite au Minuit, passées 20 h) derrière une vitre blindée, par à un interphone, au vendeur, qui lui remettra son achat par l’entremise d’un tiroir. « Comme dans une station-service ».
L’investissement se fait également sur le personnel, avec deux embauches supplémentaires. « Le travail de nuit ne se fait que sur la base du volontariat. Et comme ce sont des heures rémunérées en travail de nuit, cela en a intéressé plus d’un. Cinq vont, pour l’instant, tourner sur cette tranche », précise Dominique Pierre.
Il a aussi introduit la semaine des quatre jours le mois dernier. « Sur la base du volontariat. Et tous ont voulu basculer sur ce régime. Mais on garde la possibilité pour ceux qui voudraient changer de revenir aux cinq jours : ce sera à la carte ».
« On se donne deux ans pour voir si c’est rentable. Et on sait très bien que les premiers mois, on perdra de l’argent. Mais pourquoi ça marcherait aux États-Unis ou au Canada et pas à Brest ? ».