Le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence a jugé, ce 8 octobre, un important et lucratif trafic de cigarettes de contrefaçon dans les Bouches-du-Rhône. Sur les quatre prévenus jugés, seuls trois étaient présents. Le chef était en effet absent … car en fuite en Bosnie.
Entre juin 2021 et septembre 2023, le trafic estimé par les Douanes, écoulait entre 1 000 et 2 000 cartouches par mois dans le département, principalement à Martigues, Istres, Miramas et Salon. Pour un bénéfice de 40 000 euros. Le préjudice estimé pour l’État est d’environ 2 millions d’euros.
Il faut dire que le trafic de cigarettes de contrefaçon était très bien organisé. Dans son réquisitoire, la Procureure de la République n’a pas hésité pas à comparer « la contrebande de fausses cigarettes au trafic de stupéfiants » d’après France Bleu Provence.
•• Les éléments accréditant cette analyse ?
1• Des laboratoires clandestins à l’étranger notamment l’Europe de l’Est …
2• Un transporteur pour la marchandise depuis Lyon jusqu’aux Bouches-du-Rhône …Le trajet était sécurisé entre une voiture ouvreuse et le véhicule utilitaire transporteur, avec des consignes passées par téléphone.
3• Il y a aussi le livreur pour le dernier kilomètre. Livraison le plus souvent à domicile avec des clients recrutés sur les applications Snapchat et Telegram via des groupes de discussion aux noms évocateurs comme « bip, bip, 20 minutes ». Le commerce proposait aux clients des prix dégressifs : de 50 euros la cartouche à 30 euros à partir de 50 cartouches.
4• Enfin, un restaurant de cuisine bosniaque servait à blanchir l’argent liquide.
•• Dans le box était présente son épouse et mère de ses trois filles. Le tribunal qui n’a pas cru à son « aveuglement », la condamne lourdement à douze mois de prison dont huit ferme sans aménagement de peine. Le rôle de livreur dans le trafic du frère a été démontré. Il écope de 18 mois de prison dont 10 mois ferme avec aménagement de peine sous bracelet électronique.
Le troisième prévenu est le seul à n’avoir aucun lien familial avec les trois trafiquants. Son arrestation, le 1er juin 2021 alors qu’il convoyait depuis Lyon, 1 000 cartouches de cigarettes à bord d’un Renault Trafic, a lancé l’affaire. Les écoutes téléphoniques ont ensuite permis aux enquêteurs de découvrir l’ampleur du réseau géré en bande organisé. Il est condamné à un an de prison avec sursis
Les quatre prévenus sont aussi condamnés à une amende douanière solidaire de 105 000 euros. (Voir aussi 23 septembre 2024, 5 septembre et 17 avril 2023).