Treize Bulgares, dont deux en fuite, étaient jugés à Bordeaux, depuis le 21 novembre, dans un dossier de contrebande de cigarettes achetées 3 euros le paquet en Bulgarie et revendues 50 à 70 euros la cartouche à Bordeaux et Moissac (Tarn-et-Garonne) où réside une importante communauté rom (voir 4 décembre 2020).
Au fil de dizaines de convois entre janvier 2019 et novembre 2020, les prévenus, issus de la même région de Bulgarie, auraient réalisé un bénéfice de 200 000 à 400 000 euros, ensuite blanchis dans leur pays par le biais d’investissements immobiliers notamment, d’après Sud-Ouest.
•• Selon les éléments fournis à la justice par les gendarmes de la Section de Recherches de Bordeaux, enquêtant initialement dans les Landes sur des recels, l’organisation criminelle clanique – autour d’un homme de 47 ans et de ses deux fils aujourd’hui âgés de 24 et 27 ans – était installée dans un squat bordelais.
C’est là que la marchandise était stockée avant d’être revendue à des particuliers, à la sauvette ou dans l’épicerie clandestine que tenait le patriarche avec son épouse au sein du camp. Parfois, des passagers étaient conduits de Bulgarie en France. Notamment deux femmes, séduites par les deux frères … qui se sont ensuite prostituées, ce qui valait au trio familial d’être également poursuivi pour proxénétisme aggravé.
•• « Tous les Bulgares le font » ont banalisé les prévenus lors de l’audience …
Le patriarche n’en a pas moins été condamné à la plus lourde peine : sept ans de prison, maintien en détention et interdiction définitive du territoire français. Ses deux fils ont également été reconnus coupables de tous les faits reprochés dont le proxénétisme aggravé.
Un mandat d’arrêt a été décerné à l’encontre du premier et le second reste en prison avant d’être, à vie, persona non grata en France. La bande organisée et l’association de malfaiteurs ayant été retenues. Tous devront solidairement régler une amende douanière d’un million d’euros. Photo : Sud-Ouest