« On peut avoir de très bonnes journées, mais on n’a jamais eu autant de creux que ça », confie la patronne d’un bar-tabac à La Flèche (Sarthe). « Le bar est très calme. Ça ne reprend pas ».
L’établissement, elle l’a repris le 2 mars 2020. Quinze jours plus tard, le premier confinement lié à l’épidémie de Covid-19 était décidé par le Gouvernement. « On venait de reprendre l’affaire. C’était le moment de nous faire connaître. Et il y a encore des gens, au bout de deux ans, qui ne savent pas encore que ça a changé… » confie-t-elle dans Le Maine Libre.
•• Au printemps 2020, le tabac avait permis de maintenir le commerce à flot. En reprenant l’affaire, Nadine Cornec avait prévu de faire des travaux dans toute la partie bar. Finalement, ils ont été effectués en mai 2021 et achevés juste avant la réouverture des cafés et restaurants en intérieur, le 9 juin. Les clients ont alors retrouvé le zinc du « Marling ».
« On commençait à remonter. Et puis le vide complet ! Le 9 août, le pass sanitaire devenait obligatoire. On était bien reparti. Ça casse le moral parce qu’on se dit « Comment on va continuer ? ». Je me suis reposée des questions. Est-ce qu’il fallait vraiment faire les travaux. Oui, il fallait les faire. On a un bel établissement aujourd’hui ».
•• Le tabac a trouvé sa vitesse de croisière. Reste à redresser le bar. « Si le Gouvernement confirme la levée du pass sanitaire obligatoire dans les prochaines semaines, je pense que les professionnels qui ont des terrasses ont l’espoir que les gens viendront s’asseoir et décompresser. Notre espoir porte sur la terrasse. On a la chance d’en avoir une grande ».
Mais elle est plus pessimiste quant à la fréquentation à l’intérieur : « j’espère me tromper, mais les gens ont pris des habitudes pendant ces deux ans. D’après ce que j’entends de mes collègues, tous les bars ont beaucoup de mal. Nous, encore, on a le tabac ».
Pour la buraliste, le pouvoir d’achat influe également sur la fréquentation du bar … « surtout quand on voit le prix de l’essence. Un signe ne trompe pas : vers 18 heures, il n’y a plus personne. Où sont ces gens qui passaient prendre un verre après le boulot ? Un confrère a fait le même constat ».