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20 Oct 2025 | Observatoire
 

Les résultats du Baromètre 2024 de Santé publique France et de l’enquête ESPAD 2024 confirment qu’un changement profond de société est à l’œuvre (voir le 15 octobre 2025). En dix ans, le nombre de fumeurs quotidiens de 18 à 75 ans a diminué de quatre millions. Grâce à la mobilisation collective et à la cohérence des politiques publiques, la France franchit une étape historique dans la lutte contre le tabac et s’engage durablement sur la voie d’une génération libérée du tabac.
C’est ainsi que débute un communiqué de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives / voir le 19 juillet 2024 et le 6 mai 2025) que nous reprenons.

4 millions de fumeurs quotidiens en moins en dix ans

Le tabagisme recule nettement dans toutes les tranches d’âge, et plus encore chez les jeunes : en 2024, la proportion de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans s’élève à 18 % contre 25 % trois ans plus tôt. Chez les jeunes adultes de 18 à 29 ans, la proportion de fumeurs quotidiens chute de 29 % à 18 % entre 2021 et 2024. Chez les adolescents de 17 ans, elle passe de 25,1 % en 2017 à 15,6 % en 2022. Quarante-quatre % des jeunes adultes déclarent n’avoir jamais fumé, un niveau record.

Les résultats de l’enquête ESPAD 2024, menée dans 37 pays européens, confirment la tendance : la France fait désormais partie des pays où l’expérimentation comme le tabagisme quotidien des jeunes de 16 ans sont parmi les plus faibles.

Cette même étude montre que l’expérimentation du cannabis a, quant à elle, été divisée par quatre entre 1999 et 2024 ; la France compte désormais parmi les pays où les jeunes de 16 ans consomment le moins de cannabis. La baisse est moins marquée s’agissant des consommations d’alcool. L’expérimentation d’alcool concerne près de sept jeunes Français sur dix. Ce niveau d’expérimentation et celui des API au cours du mois placent cependant la France dans le tiers des 37 pays les moins consommateurs (…)

Les progrès réalisés au cours de la dernière décennie

Les progrès réalisés au cours de la dernière décennie témoignent de l’efficacité d’une stratégie cohérente, fondée sur la prévention, la régulation et l’accompagnement. Ils confirment que les nouvelles générations se détournent durablement du tabac, une mutation qui s’inscrit aussi dans un contexte de sensibilisation accrue à la santé physique et mentale, au bien-être et à la qualité de vie.

  • Paquet neutre, hausse des prix et espaces sans tabac ;
  • Mois sans tabac depuis 2016, devenu un rendez-vous national de mobilisation ;
  • Accessibilité des traitements de substitution nicotinique ;
  • Renforcement des compétences psychosociales (CPS) dès le plus jeune âge ;

Malgré cette dynamique positive

Malgré cette dynamique positive, le tabagisme demeure marqué par de fortes disparités :

  • Il reste deux fois plus fréquent chez les ouvriers que chez les cadres (25 % contre 12 %) ;
  • Trois fois plus élevé chez les personnes en difficulté financière (30 % contre 10 % chez celles se déclarant à l’aise) ;
  • Plus répandu dans certaines régions, notamment le Grand Est, l’Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur ;

Ces résultats rappellent la nécessité de poursuivre les efforts pour réduire les inégalités sociales de santé, accompagner les publics les plus vulnérables et répondre aux défis posés par de nouveaux produits à base de nicotine. La Mildeca reste pleinement engagée pour consolider ces progrès et faire émerger une génération libérée du tabac et de la dépendance, capable de faire des choix éclairés pour sa santé et son avenir.

« La baisse historique du tabagisme, chez les adultes comme chez les plus jeunes, montre qu’une politique globale, ambitieuse et continue, réunissant les pouvoirs publics, les professionnels et les associations, porte ses fruits. Les financements mobilisés par le Fonds de lutte contre les addictions permettent de soutenir, à l’échelle nationale comme au niveau local, de nombreux projets dont on mesure aujourd’hui l’efficacité pour dénormaliser le tabac, prévenir sa consommation et aider les fumeurs à arrêter », selon le docteur Nicolas Prisse, président de la Mildeca.