Les responsables départementaux des Douanes, de la Gendarmerie et de la Police étaient réunis ce lundi 23 janvier en préfecture avec la présidente de la Fédération des buralistes de l’Aude, Valérie Grangier, pour signer la convention territoriale de partenariat relative à la sécurité et à la lutte contre les marchés parallèles du tabac (voir 26 et 13 janvier).
Un document qui matérialise l’engagement de l’État auprès des buralistes pour la protection des débits, la lutte contre les trafics et les actes de délinquance, souligne L’Indépendant.
•• Laurent Coindreau ( directeur départemental de la Sécurité publique) et le colonel Olivier Berger (commandant du Groupement de Gendarmerie ) ont rappelé leur engagement à prévenir et lutter contre la malveillance, dans un département épargné en 2022 par les vols à main armée contre les buralistes.
Et de rappeler les compétences de leurs référents sûreté pour livrer un diagnostic et des préconisations aux buralistes qui, rappelait David Vaudoyer (chef divisionnaire des Douanes), bénéficient d’aides spécifiques à la sécurisation. À charge pour les professionnels d’apporter leur pierre à l’édifice, les invitant à se saisir de l’application « Stop trafic tabac » destinées à signaler ces filières parallèles : « on compte sur eux pour nous aider dans cette lutte »
•• C’est en évoquant le nouveau plan national de lutte contre les trafics de tabac (voir 5 décembre 2022) que le chef divisionnaire David Vaudoyer a rappelé qu’à l’échelle régionale l’action des Douanes « partait de Perpignan, avec un plan tabac Occitanie qui coordonne l’action dans les Pyrénées-Atlantiques, l’Aude, la Haute-Garonne et l’Ariège ».
Des P.-O., et plus particulièrement la Cerdagne, « où se fait l’essentiel des saisies, par centaines de kilos, avec des porteurs qui, quotidiennement, charrient sur le dos des ballots de tabac » ; sans oublier « des saisies plus opportunistes sur des axes comme l’A9 ou des départementales, avec des trafiquants qui ont 300, 400, 500 cartouches dans leur voiture ». Autant d’illustrations d’un trafic qui prospère aussi en ligne.
« On estime qu’un paquet sur trois échapperait au réseau de vente légal » a rappelé Valérie Gauthier. « Mis à mal par les trafics », les buralistes ressentent aussi les effets de la hausse des prix : « les chiffres de vente baissent. Je l’estime à -10 % pour moi en 2022. »
•• Si la convention signée ce lundi protège les buralistes, c’est qu’« ils sont des acteurs économiques essentiels », « avec des missions sociales, qui dépassent largement leur rôle initial » a déclaré le préfet Thierry Bonnier.
Une réalité soulignée par Valérie Gauthier, évoquant les 50 % des 168 buralistes audois qui œuvrent en zone très rurale, et sont « souvent le dernier commerce présent. On essaye de rendre service aux habitants ». Jusqu’à faire œuvre de service public avec le Point Paiement de Proximité. Un « changement de modèle économique » constaté par le préfet et semble-t-il digéré, avec une stabilisation du nombre de buralistes (175 il y a 10 ans, ndlr). Photo : L’Indépendant