Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
14 Mai 2016 | Vapotage
 

VapoteursMalgré une certaine tension existant entre les « pro-vape » – venus nombreux (près de 300) – et les autorités sanitaires françaises, la réussite du 1er Sommet de la vape (voir Lmdt du 9 mai) est d’avoir réuni un panel suffisamment large de médecins, scientifiques, industriels, utilisateurs et représentants des pouvoirs publics afin de faire le point – sérieusement et de façon ouverte – sur l’état des connaissances autour de la cigarette électronique. 

Il en ressort des enseignements utiles pour tous les acteurs du marché de la cigarette électronique, sans exception.

Il en ressort aussi une évolution certaine de la position de l’administration sanitaire française qui commence à « entendre » ce que leur expliquaient, depuis trois ans, des interlocuteurs aussi différents que les associations de la vape ou les représentants des buralistes. Lesquels faisaient simplement état de leurs observations de terrain.

Extraits des échanges.

• Ce qui ressort d’abord de cette journée, c’est le constat que les études et  données qui arrivent sont de plus en plus favorables, en termes de santé publique, à la cigarette électronique. Notamment les deux rapports publiés par les autorités sanitaires britanniques (voir Lmdt des 28 avril 2016 et du 21 août 2015). Il en va de même pour le « vapotage passif » dont la nocivité est jugée négligeable. Enfin, les craintes que le vapotage puisse constituer une porte d’entrée au tabac semble de moins en moins fondées avec les résultats de la dernière enquête Paris sans Tabac (voir Lmdt des 10 et 13 mai). « Après avoir été inquiet jusqu’en 2013, plutôt rassuré en 2014, je suis en 2016 convaincu que l’e-cigarette est beaucoup plus un concurrent du tabac qu’une porte d’entrée en tabagisme chez les élèves parisiens » s’est félicité Bertrand Dautzenberg.

Sommet de la vape• Pour le président du Haut Conseil de santé publique (HCSP), Roger Salamon (à gauche sur la photo), il existe « beaucoup d’à priori positifs, mais encore peu de données probantes » sur l’impact social du vapotage. Rappelant à l’assistance que « la question n’est pas de savoir si on est pour ou contre, mais de déterminer à quoi cela peut servir, et comment ». Dans le dernier rapport du HCSP (voir Lmdt du 24 février),il ressort, toutefois, que le profil du fumeur souhaitant arrêter de fumer avait tout intérêt à  essayer l’e-cigarette comme outil de sevrage tabagique.

• Benoît Vallet (au centre sur la photo), Directeur général de la Santé, est finalement venu au nom du ministère de la Santé. Il a reconnu que « le dossier a avancé avec beaucoup de nouveaux éléments » à prendre en compte et que la démarche d’inscrire la e-cigarette dans le sevrage semblait ainsi faire son chemin. Il s’est ainsi engagé publiquement à travailler plus étroitement avec les acteurs du vapotage en France en constituant notamment un groupe de travail, au sein de la nouvelle agence de « Santé publique France ». Il a toutefois rappelé que cette démarche devait être entourée  de précautions. Et, lorsqu’une participante l’a interpellé pour comparer les fumeurs aux passagers d’un paquebot qui coulerait et à qui on n’indiquerait pas la présence de canots de sauvetage, Benoît Vallet de répondre par une pirouette … « à condition que les canots ne soient pas troués ». Mais, enfin, la DGS était là (voir Lmdt du 13 mai).

• L’Académie de médecine était, elle aussi, représentée par la voix du professeur Gérard Dubois (voir Lmdt du 22 mars) qui a insisté sur la singularité de l’émergence du vapotage dans la société : « C’est une prise en main de la dépendance par les dépendants eux-mêmes », comparant le phénomène à celui du Baclofène chez les alcooliques. Il a notamment signalé l’impact positif de l’arrivée de la cigarette électronique en France, par rapport aux trente dernières années : « les 10 années qui suivent la loi Evin (1991) sont positives dans la lutte anti-tabac. Mais après, jusqu’en 2012, la situation tendait à stagner … ».