Encagnane … quartier populaire d’Aix-en-Provence, bénéficie d’un ambitieux programme de rénovation. En attendant la fin des travaux programmée fin 2025-début 2026, au pied des pelleteuses, se développent en plein jour de petits trafics qui font basculer le quotidien des habitants et des travailleurs.
Reportage d’ici Provence.
« Comme une maladie, qui apparaît très vite et se répand très vite » résume Patricia dans le bureau qu’elle occupe depuis 2018. Profession libérale, elle y reçoit ses clients qui rechignent aux horaires du soir, elle éprouve de grandes difficultés à recruter des collaborateurs. Elle situe en août dernier la bascule.
•• Ce jeudi matin, elle a dû une nouvelle fois franchir la haie des vendeurs de cigarettes à la sauvette. « Cela se passe bien d’ailleurs. Ils me laissent passer. Et puis ils reviennent. Ils ont utilisé nos boîtes aux lettres pour entreposer leurs marchandises. Notre garage a été forcé et on y a trouvé des gens qui y dormaient. De plus en plus de dégradations dans le hall d’entrée. Des cris, des altercations, de la violence ». Patricia comme ceux qui travaillent autour de la place saisit régulièrement la police « qui semble bien démunie tant ça prend de l’ampleur ».
Un banc, des chaises. Un homme compte les billets dans sa banane. Un autre broie à la main les cartons vides de cigarettes. Les clients se succèdent. Tous les profils. Des habitants pauvres du quartier, des personnes âgées, des hommes, des femmes. Il est 11 heures du matin. Non loin de là, un vieux commerçant ne souhaite pas en parler, par peur des représailles. À huit reprises depuis le début de l’année 2025, les polices (nationale et municipale) sont intervenus sur ces trafics de cigarettes en pleine rue.
•• L’actuelle maire Sophie Joissains n’est pas dans le déni. Elle se dit « catastrophée » par cette situation, « solidaire » de la population mais aussi plus que jamais « en lutte ». Premier remède selon elle : les patrouilles avec ses policiers municipaux – il y en aura bientôt 150 – un pour 1 000 habitants.
Le camion opérationnel de la police municipale est présent chaque jour de marché. Concernant la place, Sophie Joissains promet une sécurisation après les travaux : « On a fait en sorte que toute la place soit visible par les caméras ». (Voir 17 mai 2024)