« L’affiche de l’exposition consacrée à David Hockney, récemment refusée dans le métro parisien en raison d’une cigarette dessinée – voir 6 avril – relance un faux débat aussi ancien que fallacieux : la prétendue incompatibilité entre la loi Évin et la liberté d’expression artistique ». Ainsi démarre un communiqué de DNF du 10 avril que nous reproduisons ci-dessous :
Demain sera non-Fumeur (DNF) dénonce une nouvelle manipulation médiatique orchestrée par Métrobus, dont l’objectif n’est pas la stricte application de la loi, mais bien la relance d’un récit polémique en faveur de son assouplissement.
•• Cette stratégie n’est pas nouvelle : nous avons documenté, preuves à l’appui, les opérations similaires, survenues notamment entre 2009 et 2011, qui ont entouré les campagnes Tati, Coco Chanel ou encore la couverture des mémoires de Jacques Chirac.
Comme en 2009 avec l’affaire de La pipe de Monsieur Hulot, aucune association de lutte contre le tabac n’a réclamé la modification de l’affiche. Ce sont bien les régies publicitaires elles-mêmes – en particulier Métrobus – qui ont généré artificiellement la controverse, afin d’alimenter un débat biaisé présentant la loi Évin comme liberticide.
•• Depuis plus de 30 ans, Demain sera non-fumeur veille à l’application de la loi Évin avec rigueur. Les juridictions françaises ont régulièrement rappelé que la représentation d’un produit du tabac dans une œuvre culturelle n’est pas condamnable en soi. C’est la volonté de valorisation du tabac, son association insistante à une image positive, qui constitue une infraction.
•• Les détracteurs de la loi cherchent à inscrire dans la loi une « exception culturelle » qui ouvrirait, à terme, la voie à des dérogations pour des publicités plus contemporaines. Il s’agit d’une tentative manifeste de réintroduction de la publicité pour le tabac, au mépris des engagements de la France dans le cadre de la Convention-Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.
•• Depuis 30 ans, notre association a porté plus de 400 affaires en justice pour faire respecter la loi Évin. Nous avons publié en 2021 un rapport d’analyse sur les 30 ans de la loi Évin, préfacé par Claude Évin lui-même, qui démontre comment chaque controverse a été exploitée pour affaiblir la loi. Le cas Hockney est un énième épisode de cette stratégie de communication masquée.
La loi Évin n’a pas besoin d’être assouplie. Elle doit être respectée. Demain sera non-fumeur appelle les pouvoirs publics à faire preuve de vigilance et à ne pas céder à des polémiques construites de toutes pièces. Nous restons mobilisés, avec les citoyens et les professionnels de santé, pour empêcher toute tentative de retour de la publicité pour le tabac.