Revenons sur l’importance de la publication de la dernière revue d’études scientifiques Cochrane sur le rôle du vapotage en matière de sevrage tabagique (voir 19 septembre). Nous reprenons la présentation qu’en fait Vaping Post.
Il y a quelques jours, l’organisation Cochrane a publié une nouvelle méta-analyse étudiant l’efficacité de la cigarette électronique pour arrêter de fumer. Quelques mois après la mise à jour de son autre analyse ayant conclu que le vaping est près de deux fois plus efficace pour arrêter de fumer que les autres substituts nicotiniques, les experts se sont cette fois-ci intéressés à 319 nouvelles études.
•• Toutes étaient des essais contrôlés randomisés (l’un des types d’études permettant d’obtenir les plus solides résultats, N.D.L.R.), et comptaient parmi leur rang un total de 157 179 participants. Toutes mesuraient l’efficacité des différents substituts nicotiniques pour le sevrage tabagique à six mois ou plus, et l’apparition d’événements indésirables graves.
Sur les 319 études retenues parmi les 332 qui étaient à l’origine éligibles, 51 présentaient un faible risque de biais dans l’ensemble, 104 un risque élevé et 164 un risque incertain. 118 ont déclaré un financement de l’industrie pharmaceutique ou de la cigarette électronique ou du tabac. Les auteurs indiquent que le fait d’avoir retiré les études présentant un risque de biais élevé n’a pas modifié leurs résultats.
Le principe d’une méta-analyse consiste à combiner les résultats de plusieurs études s’étant intéressées au même sujet. Ce procédé permet de réaliser une synthèse statistique générale rassemblant les résultats de toutes les études analysées.
•• Suite à l’analyse des résultats des 319 études retenues, les 12 chercheurs de l’organisation Cochrane indiquent dans leurs conclusions avoir trouvé des « données probantes » et d’un « niveau de confiance élevé » indiquant que les cigarettes électroniques à base de nicotine étaient associées à des taux d’abandon du tabac plus élevé que le groupe témoin.
Des résultats similaires ont été observés pour la varénicline (Champix®, Chantix®) et la cytisine (Tabex®, Desmoxan®, Cravv®, Todacitan®). Cette dernière molécule n’étant pas commercialisée dans de nombreux pays d’Europe, car considérée comme peu rentable par les laboratoires pharmaceutiques, comme l’expliquait en 2015 Henri-Jean Aubin, chef de l’équipe de recherche Addictologie à l’INSERM, auprès du quotidien français Le Figaro.
•• En termes de chiffres, sur un groupe de 100 fumeurs désireux de se sevrer du tabagisme, huit de plus y parviendraient à l’aide de la vape par rapport à d’autres substituts nicotiniques. Des résultats similaires à ceux de la varénicline, tandis que la cytisine atteindrait quant à elle le chiffre de sept.
À titre de comparaison, les patchs de nicotine atteignaient le chiffre de deux, et les substituts à prise par voie orale et le bupropion, le chiffre de trois. Autrement dit, l’e-cigarette serait près de trois fois plus efficace que ces outils de sevrage tabagique.
Aucun des substituts nicotiniques étudiés n’aurait augmenté l’apparition d’événements indésirables graves.