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13 Fév 2025 | Pression normative, Vapotage
 

La proposition de loi réclamant l’interdiction des cigarettes électroniques jetables / puffs a connu un long parcours législatif avant le vote de cet après-midi même, au Sénat, qui entérine leur interdiction

L’Assemblée nationale avait déjà adopté, à l’identique, un texte de compromis le 4 février (voir 4 février).

Après la Belgique, la France devient officiellement le deuxième pays de l’Union européenne à interdire les « puffs ». Une initiative également suivie par le Royaume-Uni qui a annoncé leur interdiction à la vente d’ici au mois de juin.

•• « C’est une grande victoire dans un double combat que nous menions : le combat écologique contre les batteries polluantes en lithium de ces puffs, et le combat sanitaire pour nos collégiens ciblés par cette consommation qui devient de plus en plus dangereuse », se satisfait auprès de l’AFP l’écologiste Francesca Pasquini, l’une des initiatrices du projet.

« Près de 15 % des adolescents de 13 à 16 ans auraient déjà utilisé ces cigarettes électroniques jetables. Pire encore, la moitié d’entre eux aurait découvert la nicotine par ce biais. C’est évidemment un fléau, sanitaire mais aussi environnemental », a déclaré le vice-président du Sénat Dominique Théophile (RDPI) avant le vote.

Le rapporteur Khalifé Khalifé (LR) a dénoncé un « marché qui cible sans vergogne les jeunes enfants avec un marketing décomplexé », quand la sénatrice écologiste Anne Souyris a critiqué des puffs « conçues pour attirer les jeunes avec leur saveur sucrée et leur design attrayant ».

•• Dans le détail, le texte soumis au vote des parlementaires interdit la vente et la distribution en France des dispositifs « pré-remplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable ».

La Commission européenne a donné son accord sur l’essentiel des propositions de la France, en excluant néanmoins le cas de dispositifs de vapotage qui seraient rechargeables en liquide, mais dont la batterie ne serait, elle, pas rechargeable. 

•• Tout en saluant une « décision importante sur le plan de la santé publique et de l’environnement », le Comité national contre le Tabagisme (CNCT) s’inquiète ainsi de « contournements déjà anticipés par les fabricants qui continuent à mettre sur le marché des cigarettes électroniques ciblant les jeunes par la multiplicité de leurs arômes et qui demeurent jetables à l’issue d’un nombre très limité de recharge », dans un communiqué transmis à l’AFP.

Saluant une « avancée majeure », la Ligue contre le Cancer a appelé dans un communiqué à « aller plus loin en interdisant les nouveaux produits et dérivés de la nicotine ». « Aujourd’hui, le message est clair : la protection de la santé des jeunes générations et de l’environnement est la priorité », écrit l’Alliance contre le Tabac.