Les puffs, que le Gouvernement veut bannir (voir 3 septembre), sont des cigarettes électriques jetables populaires auprès des adolescents qui présentent le risque de les entrainer vers le tabagisme. C’est ainsi que débute une dépêche AFP, signée Isabelle Tourné, que nous reprenons.
•• Les puffs sont des cigarettes électroniques jetables, à usage unique, au goût acidulé ou fruité et au design coloré. Venue tout droit des États-Unis, cette mode des petits tubes colorés qu’on inhale est arrivée en France fin 2021.
Vendus entre huit et 12 euros chez des buralistes, sur des sites internet ou dans la grande distribution, ils déclinent un large éventail de saveurs (ice cream fraise, cola pétillant ou autres bubble gum), et proposent un certain nombre de bouffées pour un taux de nicotine compris entre 0 et 20 mg/ml.
•• Début mai, François Braun, alors ministre de la Santé, s’était dit favorable à une interdiction des puffs, qui « amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme » (voir 16 et 29 mai).
« On peut nous dire que ce n’est pas de la nicotine. Mais c’est un réflexe, un geste auquel les jeunes s’habituent. Ensuite c’est comme ça qu’ils vont vers du tabagisme et il faut arrêter cela », a plaidé dimanche la Première ministre Élisabeth Borne.
Alliance contre le Tabac, qui a souhaité se positionner comme lanceur d’alerte sur le sujet depuis 2022, a mis en garde contre une possible « épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine ». En février dernier, l’Académie nationale de Médecine avait évoqué un « véritable piège particulièrement sournois tendu aux enfants et aux adolescents en vue de les entraîner vers une addiction aux produits du tabac ».
•• La nicotine, que la plupart des dispositifs puff contiennent, est une substance qui entraine une forte dépendance, rappelle le ministère de la Santé sur son site. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, en raison des effets de la nicotine sur le développement de leur cerveau. Plusieurs pays européens comme l’Allemagne, la Belgique et l’Irlande ont déjà amorcé un mouvement d’interdiction.
Les puffs ne constituent pas seulement un risque sanitaire mais il s’agit aussi d’un enjeu environnemental. Jetables, à usage unique, les puffs sont en effet en plastique et contiennent une batterie au lithium non recyclable. « Au Royaume-Uni, chaque semaine 1,3 million de puffs finissent à la poubelle », déplorait récemment la députée Nupes Francesca Pasquini (voir 17 juillet). Photo : SIPA