« S’ajoutant à une longue liste d’attaques, le récent refus de BVA de mener à bien le sondage annuel de Sovape confirme l’impossibilité pour l’association de poursuivre son action de dialogue sur la réduction des risques face au tabagisme en France … ».
Dans un communiqué de ce 6 octobre, l’association annonce sa dissolution et la fin de ses activités. Nous le reproduisons intégralement.
Depuis 2019, Sovape commandait chaque automne un sondage à BVA sur les perceptions des Français relatives aux risques du vapotage et de la nicotine, qui se sont dégradées entre 2019 et 2023 (voir 12 octobre 2021 et 27 septembre 2020).
Nous ne pourrons pas évaluer cette évolution en 2024, en effet, en dépit d’une relation historique, BVA a refusé cette année de conduire la 6ème vague du sondage, car lié par un marché avec un acteur de la santé qui lui interdit de travailler avec des acteurs liés au vapotage et à la cigarette …
•• Sovape est une association loi 1901, animée par des bénévoles, se donnant pour mission de cultiver le dialogue à propos de la réduction des risques face au tabagisme.
Le refus du suivi de ce sondage illustre la censure politique subie depuis plusieurs mois et rend impossible la réflexion menée sur la réduction des risques face au tabagisme et son contexte en France. Ce refus s’ajoute à une longue suite de propos erronés et diffamants à l’égard du combat mené par l’association, – comme dans le magazine L’Express, heureusement contredits par un article de l’AFP.
Ces attaques infondées, par voie de presse, s’ajoutent aux actions menées en coulisse auprès de responsables politiques ou de l’administration, de pressions, exercées parfois directement par des lobbyistes cigarettiers, ou des atteintes plus personnelles en marge de l’association (…)
•• De fait, Sovape constate que l’association ne peut plus mener sa mission. La censure, les menaces, les mensonges, le dénigrement et les calomnies, auxquelles on peut ajouter la diffusion de fake news et le déni des données scientifiques, ont créé un climat rendant cette mission intenable. Dialoguer dans ce contexte est impossible, et de toute évidence, il est désormais même « interdit » de délivrer des informations, telles qu’un banal sondage, sur la réduction des risques contre le tabagisme en France.
Les membres de Sovape sont de simples bénévoles engagés sur le sujet dans l’enthousiasme de l’essor de l’outil de réduction des risques qu’est le vapotage, une opportunité majeure pour éviter maladies et décès prématurés aux millions de fumeurs en France.
Renouer avec l’humanisme de la lutte antitabac en instaurant un dialogue entre toutes les parties prenantes pour mener au mieux le virage pragmatique et efficace de l’intégration du pilier de la réduction des risques est apparu nécessaire à sa création.
•• Pour ce faire, Sovape a, entre autres, organisé trois Sommets de la vape, à partir de 2016 (voir 28 mai 2016).
Le dialogue ouvert, y compris avec la Direction générale de la Santé (DGS), a contribué alors à initier une baisse significative, inédite au 21e siècle, du tabagisme en France. « Le vapotage est le moyen le plus utilisé par les fumeurs français pour arrêter de fumer », constatait François Bourdillon en 2018, alors directeur de Santé publique France (voir 28 mai 2019).
À partir de 2019, le nouveau directeur de la DGS Jérôme Salomon a défait ce qui avait été précédemment mis en place sur le sujet (voir 22 avril 2023).
Depuis, le tabagisme se maintient en France à hauteur de 32 % de la population (25 % de fumeurs quotidien). Les calomnies et les mensonges ont remplacé le dialogue, les partis pris ont exclu l’analyse et la réflexion, les paniques morales ont pris la place d’une approche pragmatique efficace.
•• Plus de 500 000 Français sont décédés du tabagisme depuis qu’Emmanuel Macron est Président de la République. Or, comme le constate le journal 60 millions de Consommateurs, les fumeurs n’ont en France que très peu d’options pour les aider à arrêter de fumer.
Le vapotage en est une des rares et des plus efficaces. Pourtant, le Programme national de lutte contre le Tabagisme (PNLT) 2023-2027 prend le vapotage pour principale cible tout comme la position française au Conseil européen le 21 juin dernier (voir 28 novembre 2023).
Devant cette situation, Sovape a participé activement à l’opération inter-associative Merci la Vape et la rédaction du livre blanc pour une politique d’intérêt général sur la vape qui en est issu cette année. Tenter de susciter un sursaut de conscience des autorités et des élus avec ce livre est la dernière action que pouvait raisonnablement mener Sovape. Nous avons pleinement confiance dans les trois associations partenaires de cette opération pour continuer de défendre les intérêts concernés.
Nous regrettons de ne plus être en mesure de cultiver un dialogue pour favoriser l’approche de réduction des risques contre la principale cause de maladies et décès prématurés évitables en France.
Nous ne regrettons pas d’avoir essayé, mais devons constater qu’il ne nous est plus possible de mener ce combat qui nous est cher, et qui a malgré tout contribué à sauver des vies !