Cinq personnes soupçonnées d’être impliquées dans un trafic de cigarettes, à la gare d’Argenteuil, ont comparu devant le tribunal de Pontoise, le 23 juin. C’est le résultat de six interpellations qui ont eu lieu deux jours plus tôt (voir 25 juin). L’audience a été renvoyée au mercredi 3 août.
Dans l’attente de leur procès, les prévenus ont été placés en détention provisoire. Le Parisien revient sur l’enquête en levant le voile sur le mode opératoire du réseau.
•• L’affaire démarre au début de l’année 2022, quand le Service de Sureté urbain du commissariat d’Argenteuil ouvre une procédure devant l’ampleur du trafic de cigarettes à la gare du centre-ville. Les riverains se plaignent de se faire approcher par des dizaines de vendeurs, parfois de façon agressive.
Certains des revendeurs se livrent à d’autres types de délinquance comme des vols ou des agressions. Il leur arrive aussi de se battre entre eux pour le contrôle de ce territoire (voir 27 mars et 8 février).
En prêtant son concours à cette enquête, le Service d’Information, de Renseignement et d’Analyse stratégique sur la Criminalité organisée (Sirasco) permet la cosaisine du groupe Fraudes de la Sureté urbaine d’Argenteuil et de l’Office central de Lutte contre le Faux-monnayage de la Police judiciaire.
•• Les enquêteurs se mettent alors à effectuer des surveillances physiques et techniques des vendeurs. Elles permettent de documenter des transports réguliers de vendeurs à la sauvette. Les investigations interservices aboutissent à l’identification de six personnes susceptibles de constituer un réseau de trafiquants.
Celui-ci paraît être organisé autour d’une fratrie. Les enquêteurs constatent que la tête de ce réseau est épaulée par deux adjoints. Le reste du groupe est constitué d’une complice et de deux vendeurs. Le chef paraît avoir un rôle prépondérant dans les épisodes répétés de rixes entre vendeurs concurrents à proximité de la gare.
•• Les six suspects ont été interpellés à leur domicile le 21 juin, lors d’une opération coordonnée interservices. Pendant l’intervention, les deux services de police ont découvert 1 400 euros en liquide et deux téléphones portables aux domiciles du chef et d’un des deux adjoints.
Une complice, interpellée par la Sureté urbaine d’Argenteuil, avait chez elle 70 euros et deux cartes de crédit. Le second adjoint a été interpellé par l’Office central de Lutte contre le Faux-monnayage. Les policiers ont découvert 13 cartouches de cigarettes, deux carnets de comptes et un téléphone à son domicile.
Chez l’un des deux vendeurs, tous deux interpellés par les policiers d’Argenteuil, 105 euros en numéraire et des vêtements le mettant en cause ont été saisis. Les enquêteurs ont également mis la main sur 5 cartouches et 17 paquets de cigarettes dans une cachette, à proximité de la gare d’Argenteuil.
Photo : Le Parisien