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29 Mar 2021 | Profession
 

Épisode numéro 30 de la revue de presse des témoignages sur la Transformation et le développement commercial des buralistes (voir 2618 et 16 mars). 

Dès l’entrée, le regard est attiré par un rayon sur la droite. Une petite « cave », bien achalandée, avec bourgognes, bordeaux et vins rosés. Dans le prolongement, ce sont les chips, chocolats et bonbons qui s’offrent à la vue. Juste à côté, une armoire réfrigérée propose eau, sodas et boissons sucrées.

Nous sommes dans le tabac-presse à Chadrac (à l’entrée du Puy-en-Velay) de Martine Jouve, présidente des buralistes de la Haute-Loire.

•• Ici, on s’est diversifié, largement, pour étoffer le chiffre d’affaires et répondre à une demande de plus en plus hétéroclite : « les ventes de tabac et de journaux ne représentent plus que 5 % à 10 % du chiffre d’affaires » assure-t-elle à L’Éveil de la Haute-Loire qui consacre une double page à la Transformation.

« Aujourd’hui, on est obligé de proposer de nouveaux services. À la campagne, par exemple, les buralistes font souvent épicerie voire bar en parallèle, pour maintenir leur activité ».

•• Le phénomène n’est pas nouveau. Mais le panel de produits et de services désormais disponibles s’est considérablement élargi ces dernières années.

Les incontournables en 2021 : la cigarette électronique et ses accessoires ; le snacking ; et depuis peu, les produits du terroir. « De plus en plus de tabacs se sont lancés dans ce type de diversification et cela fonctionne très bien. Mais il faut que les produits soient locaux, en cohérence avec le terroir, et qu’il y ait du passage » précise Martine Jouve.

Autre incontournable : le service de colis ou « point retrait ». Avec la crise sanitaire, et surtout les deux confinements, « les colis sont de plus en plus nombreux et de plus en plus volumineux, il faut parfois une pièce de stockage assez importante, que tous les commerces n’ont pas », commente-t-elle.

•• Les buralistes font aussi office d’intermédiaire bancaire avec le Compte Nickel, d’« annexes » de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), avec le Point Paiement de Proximité : « à la base, quels que soient les lieux, le tabac est le commerce qui a l’amplitude horaire la plus large, avec souvent une ouverture de 6 heures jusqu’à 19 heures voire 20 heures non-stop. Du coup, on est intéressant pour de nombreux autres corps de métiers : banques, services postaux ou fiscaux, etc. », analyse Martine Jouve.

L’appellation commerçants d’utilité locale « est parfaitement cohérente. Nos commerces vont continuer à se diversifier et à proposer de nouveaux services. Il ne faut pas oublier que le nombre de clients qui passent quotidiennement par nos établissements est très important. Par exemple, en temps normal, dans mon établissement, nous avons près de 700 personnes tous les jours. »

« On voit arriver le CBD. Certains tabacs commencent à le faire » indique Martine Jouve. « Moi, je préfère attendre que la législation soit plus claire. On ne peut pas se lancer dans ce genre de produit à la légère, sachant que nous sommes supervisés par le service de la Douane. »