Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
2 Avr 2024 | Profession
 

Six ans après la signature du premier protocole entre l’État et la Confédération nationale des buralistes visant à la Transformation du réseau (et reconduit sur la période 2023-2027 / voir 20 janvier 2023, 15 mars 2024), où en est-on en Occitanie ? Éléments de réponse dans La Gazette du Midi avec Thierry Arnaudin, président régional des buralistes dOccitanie.

•• Avec des paquets de cigarettes qui dépassent désormais les 11 euros et un marché parallèle qui se porte bien en France, la vente de tabac est-elle encore aujourdhui la principale source de revenus des débitants ?

Thierry Arnaudin : La réalité nest pas la même pour tous et dépend principalement de la situation géographique du buraliste, autrement dit sil est installé en plein centre-ville, en périphérie ou en zone rurale. Pour certains, lactivité tabac représente plus que 70 % de leur chiffre daffaires, pour dautres ce chiffre tombe à 20 %. 

Le reste étant assuré par la vente de produits et de services variés : jeux, presse, épicerie, relais colis, compte Nickel, encaissement des factures de services publics (cantines, crèches, hôpitaux, etc.) et de certaines amendes … Mais pour plus de la moitié des 23 000 buralistes français, la vente de tabac reste encore aujourdhui leur principale source de revenus.

•• De quel montant ce fonds de Transformation a-t-il été doté et pour quels résultats ?

Thierry Arnaudin : (…) Après un audit mené par la CCI, l’État peut accorder une aide à hauteur de 30 % des investissements, 33 000 euros maximum, au  buraliste  qui souhaite réaliser des travaux pour transformer son  point de vente (…) Outre proposer de nouveaux services et vendre des produits annexes, il faut  moderniser, relooker nos bureaux de tabac.

Mais cela demande des moyens et des investissements parfois conséquents que beaucoup ne pouvent pas se permettre. Le fonds de Transformation a donc permis de changer la donne avec des résultats immédiats (augmentation des produits à marge, augmentation du chiffre daffaires…) pour les 900 qui en ont bénéficié en Occitanie. À noter que le Tarn-et-Garonne, grâce notamment à la forte implication de la CCI, a été le bon élève de cette première phase du plan de Transformation. 

•• Quel est lobjectif de la « phase deux » du Protocole daccord ? Par ailleurs, celle-ci répond-elle à vos prétentions en matière de rémunération ?

Thierry Arnaudin : Cette nouvelle phase doit nous permettre de poursuivre et surtout daccélérer notre diversification. Lobjectif est de doubler dici 2027 le nombre des débits de tabac transformés en commerces dits dutilité locale. Cette enveloppe comprend aussi une participation de l’État pour soutenir les buralistes les plus exposés au trafic de tabac et donc les plus pénalisés. Véritable filet de sécurité, ces aides ciblées doivent leur permettre de maintenir leur chiffre daffaires le temps de trouver une solution pérenne.

À cela sajoutent 15 millions deuros par an pour aider la profession à se sécuriser face aux cambriolages et aux actes violents. Les buralistes toucheront également davantage par paquet de cigarettes vendu, avec une part qui passera progressivement de 8,1% aujourdhui à 8,35 % en 2025.