Six ans après la signature du premier protocole entre l’État et la Confédération nationale des buralistes visant à la Transformation du réseau (et reconduit sur la période 2023-2027 / voir 20 janvier 2023, 15 mars 2024), où en est-on en Occitanie ? Éléments de réponse dans La Gazette du Midi avec Thierry Arnaudin, président régional des buralistes d’Occitanie.
•• Avec des paquets de cigarettes qui dépassent désormais les 11 euros et un marché parallèle qui se porte bien en France, la vente de tabac est-elle encore aujourd’hui la principale source de revenus des débitants ?
Thierry Arnaudin : La réalité n’est pas la même pour tous et dépend principalement de la situation géographique du buraliste, autrement dit s’il est installé en plein centre-ville, en périphérie ou en zone rurale. Pour certains, l’activité tabac représente plus que 70 % de leur chiffre d’affaires, pour d’autres ce chiffre tombe à 20 %.
Le reste étant assuré par la vente de produits et de services variés : jeux, presse, épicerie, relais colis, compte Nickel, encaissement des factures de services publics (cantines, crèches, hôpitaux, etc.) et de certaines amendes … Mais pour plus de la moitié des 23 000 buralistes français, la vente de tabac reste encore aujourd’hui leur principale source de revenus.
•• De quel montant ce fonds de Transformation a-t-il été doté et pour quels résultats ?
Thierry Arnaudin : (…) Après un audit mené par la CCI, l’État peut accorder une aide à hauteur de 30 % des investissements, 33 000 euros maximum, au buraliste qui souhaite réaliser des travaux pour transformer son point de vente (…) Outre proposer de nouveaux services et vendre des produits annexes, il faut moderniser, relooker nos bureaux de tabac.
Mais cela demande des moyens et des investissements parfois conséquents que beaucoup ne pouvent pas se permettre. Le fonds de Transformation a donc permis de changer la donne avec des résultats immédiats (augmentation des produits à marge, augmentation du chiffre d’affaires…) pour les 900 qui en ont bénéficié en Occitanie. À noter que le Tarn-et-Garonne, grâce notamment à la forte implication de la CCI, a été le bon élève de cette première phase du plan de Transformation.
•• Quel est l’objectif de la « phase deux » du Protocole d’accord ? Par ailleurs, celle-ci répond-elle à vos prétentions en matière de rémunération ?
Thierry Arnaudin : Cette nouvelle phase doit nous permettre de poursuivre et surtout d’accélérer notre diversification. L’objectif est de doubler d’ici 2027 le nombre des débits de tabac transformés en commerces dits d’utilité locale. Cette enveloppe comprend aussi une participation de l’État pour soutenir les buralistes les plus exposés au trafic de tabac et donc les plus pénalisés. Véritable filet de sécurité, ces aides ciblées doivent leur permettre de maintenir leur chiffre d’affaires le temps de trouver une solution pérenne.
À cela s’ajoutent 15 millions d’euros par an pour aider la profession à se sécuriser face aux cambriolages et aux actes violents. Les buralistes toucheront également davantage par paquet de cigarettes vendu, avec une part qui passera progressivement de 8,1% aujourd’hui à 8,35 % en 2025.