Un plan d’accompagnement des buralistes, sur cinq ans, doit leur permettre de se transformer, de se diversifier, de se moderniser et de séduire une nouvelle clientèle (voir 18 et 20 janvier). Certains voient déjà les effets bénéfiques des premiers aménagements cofinancés.
Exemple à Toulouse où Philippe Coy, Alain Di Crescenzo (président de CCI France) et Jean Luc Moudenc (maire) sont allés à la rencontre des buralistes ce 2 septembre. Compte-rendu de La Tribune Toulouse.
•• En plein cœur d’un axe très fréquenté, un commerce attire l’œil par sa modernité. Il s’agit du « Carnot » repris en 2015 par son propriétaire actuel. « La boutique était dans son jus depuis au moins 20 ans. Il y avait besoin de la moderniser et surtout de la réaménager pour gagner en espaces de vente », témoigne Olivier Pujo, le patron auparavant était salarié dans un autre bureau de tabac de la Ville rose.
La devanture a ainsi été totalement revue. À l’intérieur, les murs ont été refaits pour devenir plus clairs et la brique toulousaine des murs historiques du bâtiment est devenue apparente. « Nous avons tout refait. L’éclairage, le plafond, les murs, le sol et même les meubles. Au total, il y en a eu pour 38 000 euros de travaux », ajoute le commerçant.
Résultat : le patron, qui emploie trois salariés, accueille un millier de clients par jour et son chiffre d’affaires a augmenté de près de 15 % depuis la réalisation des travaux.
•• Le besoin de se moderniser est aussi partagé par « À l’Étoile », installé sur la réputée place Dupuy. Seulement, ce commerce, qui accueille entre 800 et 900 clients par jour est bridé dans son élan par la surface commerciale exiguë proposée dans ce bâtiment ancien. « Nous allons donc reculer le comptoir d’environ un mètre pour gagner au moins trois mètres carrés de surface de vente », explique Frédéric Pailhé, propriétaire des lieux et président de la fédération des buralistes en Haute-Garonne.
Si le chiffrage des travaux n’est pas encore arrêté, le patron compte lui aussi rafraîchir sa devanture pour relancer ses ventes. Le tabac ne représente plus aujourd’hui que 55 % de son chiffre d’affaires, contre 75 % auparavant.
•• Ces deux commerces à Toulouse partagent tous les deux un point commun, au-delà de cette modernisation actée : ils sont accompagnés par le Plan de Transformation des buralistes mené par la Confédération des buralistes avec le soutien de CCI France, présidé par le Toulousain Alain Di Crescenzo.
« Si nous ne consolidons pas l’activité des buralistes, c’est la vie qui part. Ils sont un commerce essentiel pour beaucoup de communes et de quartiers. 23 500 établissements, ça pèse dans l’économie de la France … Nous avons formé 300 collaborateurs sur ce sujet à la CCI pour accompagner ces commerçants ouverts sept jours sur sept et souvent plus de 10 heures par jour et cela a conduit à 3 360 audits sur la période 2018-2022.
« Par ailleurs, ce Plan de Transformation est une bonne politique publique comme en témoigne son effet levier. Sur la première convention, ces 100 millions d’euros ont généré 300 millions d’euros d’investissements dans les territoires partout en France », analyse Alain Di Crescenzo.