Dans le cadre d’une journée de la Transformation « saison 2 » en Tarn-et-Garonne ce 7 mars, Philippe Coy a fait halte à Pompignan (1 400 habitants, 25 kilomètres de Montauban) dans un tabac-presse repris en 2021.
Son objectif : échanger avec une collègue qui s’est engagée dans la démarche de Transformation de son activité (voir 5 mars 2024).
« Nous sommes sur un métier chahuté, notamment par les décisions issues de politiques de santé publique. 10 000 établissements ont fermé entre 2003 et 2015. Avec la concurrence de l’Espagne et les trafics, les ventes de tabac baissent de 8 % chaque année. Quand ça va mal, les commerçants indépendants ont tendance à se replier sur eux-mêmes alors qu’il faut au contraire être offensif et répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. En diversifiant l’offre de service, nous avons stoppé l’hémorragie » déclare-t-il dans La Dépêche du Midi.
•• En janvier 2023, l’État et la Confédération des buralistes ont signé la reconduction du Protocole d’Accord (voir 20 janvier 2023).
« Avec la CCI, nous avons réalisé un audit pour qu’il y ait un maillage du département. Le Tarn-et-Garonne est rural et proposer une offre diversifiée permet de développer les villages. La transformation doit être adaptable au territoire, à la zone géographique et aux capacités financières », estime Sophie Andrieu, buraliste à Albias et présidente départementale depuis un an. Le département compte actuellement 106 buralistes et 32 % d’entre eux ont entamé une démarche de transformation depuis le lancement du plan en 2018.
« Le Tarn-et-Garonne est un département leader dans ce domaine. 5 points de vente proposent un Relais Poste et 62 un Paiement de Proximité », constate Philippe Coy, « le fonds a permis à de nombreux collègues d’aller de l’avant et la méthode fonctionne. Un buraliste sur deux a créé un emploi et a constaté une augmentation de son chiffre d’affaires de 30 % hors tabac. Nous avons un objectif ambitieux mais atteignable : avoir 10 000 points de vente transformés en 2027. »
•• Marie Guilouty, la buraliste de Pompignan, engagée dans la démarche depuis 2021, ne regrette pas son choix : « on a dépensé environ 60 000 euros pour rénover le magasin et on a bénéficié d’une aide de 30 % qui nous a bien aidés à démarrer. Les gens sont plutôt satisfaits. On voit des enfants qui viennent pour la confiserie, des routiers qui s’arrêtent. Les autres commerçants nous ont dit qu’on avait ramené de la clientèle. Pour l’instant, on vend de l’épicerie, des produits de vapotage, du gaz et on fait dépôt de pain quand la boulangerie d’à côté est fermée… On verra comment se diversifier par la suite. »