La France compte toujours autant de fumeurs … et le prix des cigarettes ne cesse d’augmenter. Mais les taxes qu’elles pourraient rapporter ne sont pas toutes perçues par l’État. Et pour cause : plus de trois cigarettes sur dix sont en effet achetées au marché noir ou à l’étranger.
C’est ainsi qu’a été lancé un reportage sur la contrebande de tabac diffusé au JT de 20 heures de TF1, ce 21 juillet.
•• À Mouscron, en Belgique, on compte des dizaines de bureaux de tabac, dont les clients sont principalement des Français, venus profiter des prix locaux. À chaque voyage, ils peuvent rapporter jusqu’à dix paquets en toute légalité, depuis cette ville frontalière, voisine de Tourcoing. Résultat : sur une terrasse lilloise où s’est attablée une équipe de TF1, toutes les cigarettes sont belges. « On profite de cette proximité avec la Belgique pour faire des aller-retours », confirme un jeune homme.
•• Depuis 2018, le paquet de cigarettes est passé de 8 à 11 euros en moyenne. Sur les onze euros du paquet de 2023, 9 reviennent à l’État. Est-ce devenu trop cher ? reprend TF1.
Sur la même période de cinq ans, les buralistes français ont vendu 18 % de cigarettes de moins. Le nombre de fumeurs quotidiens a pourtant à peine baissé de 1 % : la France compte 15 millions de fumeurs soit environ le quart de la population (voir 31 mai).
•• Où s’approvisionnent-ils ? À la frontière lorsqu’ils le peuvent, ou sur les réseaux sociaux. Des comptes spécialisés y proposent des cartouches à prix cassés. Autre pratique : les vendeurs à la sauvette, comme dans le 18ème arrondissement parisien, qui proposent des paquets à 5 euros. Certaines de ces cigarettes sont issues de la contrebande, d’autres sont fabriquées en France, dans des ateliers clandestins. Cette année, plusieurs d’entre eux ont été démantelés par les Douanes, avec des saisies record (voir 25 février).
Ce marché parallèle représenterait à lui seul 200 millions d’euros de recettes fiscales en moins depuis le début de l’année. L’an dernier, les Français ont fumé 52 milliards de cigarettes. Plus d’une sur trois n’a pas été achetée dans un bureau de tabac de l’Hexagone.