Ce jeudi 7 novembre, trois hommes ont été condamnés après le vol – en janvier dernier au Mans – de milliers de paquets de tabac … voués à la destruction.
Selon Ouest France, c’est à force de voir les camions de Logista décharger – six fois par an – des paquets de tabac présentant des défauts et donc voués à la destruction, qu’un salarié de 53 ans de l’usine d’incinération Synerval (depuis 16 ans) … a commencé à se servir.
•• Le 24 janvier dernier, il est averti d’une livraison de tabac par un jeune collègue. Ce dernier est censé mélanger cette cargaison spéciale, qui ne peut pas être brûlée seule, avec des ordures ménagères, avant que l’ensemble soit envoyé à l’incinération. Au lieu de cela, il met de côté 200 kilos de tabac au fond de la fosse …
Le soir, le quinquagénaire prend son service. À l’aide d’un énorme grappin, il attrape dans la fosse les 200 kilos mis de côté et les dispose sur une plateforme. Un ami et son jeune collègue viennent se servir dans la nuit et charger leurs véhicules respectifs : 3 871 paquets dans le camion du premier, destinés à son copain et lui ; 1 860 dans la voiture du second.
•• Pas de chance, la police croise la route du camion et le contrôle vers 1 heure du matin: le coffre rempli de cigarettes. Interpellés, les trois compères indiquent avoir voulu récupérer ce tabac pour leur consommation personnelle et pour revendre les paquets à prix cassés.
Au nom d’une pratique, selon les trois prévenus, habituelle dans l’entreprise. « L’entreprise savait, les responsables savaient » affirme le quinquagénaire. « C’était « pas vu, pas pris ». Son ex-collègue abonde : « ceux qui ne prenaient pas de cigarettes demandaient aux autres de l’argent pour acheter leur silence. »
Les deux ex-salariés ont été condamnés à six mois de prison avec sursis ; leur complice à 90 jours-amendes à 5 euros. Ils devront surtout passer à la caisse : 2 000 euros d’amende fiscale à trois ; plus de 24 000 euros de pénalité fiscale pour les deux voleurs et plus de 14 000 euros pour le receleur. Quant aux lots de tabac défectueux, ils sont toujours incinérés à Synerval, mais les Douanes ont revu leur procédure de destruction. Une pratique que l’on a déjà vu ailleurs (voir 16 octobre 2024).