Dans une chronique, la journaliste du Monde Laurence Girard se penche sur la matière première « café », ses hauts et ses bas entre Covid et aléas météo …
Le café n’échappe pas à la pression inflationniste. Ainsi, en novembre, dans un chariot de courses type, élaboré par le cabinet d’études IRI pour Le Monde, le prix du paquet de 250 grammes d’arabica moulu à marque nationale atteignait 3,38 euros, ce qui représente une progression de 19 % sur un an.
•• Au printemps, Giuseppe Lavazza, vice-président du torréfacteur italien qui porte son nom, avait sonné l’alarme : il tablait alors sur une hausse des tarifs en rayon comprise entre 8 % et 10 %. Déjà secouée par la crise due au Covid-19, la filière caféière a subi le coup de semonce de la météo brésilienne en 2021. La récolte, amputée de près d’un quart par rapport au record de 2020, a fait s’enflammer le cours de l’arabica
En 2021, la livre d’arabica, la variété la plus prisée, tutoyait la barre des 2,50 dollars (2,40 euros) à la Bourse de New York, son niveau le plus haut depuis dix ans. Elle terminait l’année sur un envol de près de 75 % de sa valeur. Il a fallu attendre octobre 2022 pour que les investisseurs donnent un soudain coup de barre et inversent la tendance …
•• Depuis, l’arabica se négocie actuellement à près de 1,63 dollar la livre, en recul de 28 %. Le robusta suit une trajectoire très similaire. Au Vietnam, terre de prédilection de la variété robusta, la récolte en cours s’annonce plantureuse, à 1,85 million de tonnes. Au Brésil, si l’horizon s’éclaircit … dans son évaluation, publiée fin septembre, l’institut Conab espère que la récolte nationale de café dépassera 50 millions de sacs, soit un rebond de 5,6 % sur un an.
Mais les investisseurs s’interrogent aussi sur la consommation. L’amateur de café, sous pression de l’inflation, va-t-il sacrifier son petit noir au comptoir ? Voir aussi 13 septembre.