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17 Août 2023 | Observatoire
 

Dans une étude publiée ce 15 août dans la revue scientifique britannique Nature Communications (et reprise par Le Parisien), une équipe internationale de chercheurs, parmi lesquels des Français, démontre quune région du cerveau pourrait être associée à la première cigarette et à la poursuite de la consommation chez les adolescents.

Nous reprenons ces informations, telles quelles, avec les précautions d’usage.

•• C’est à l’Université Fudan de Shanghai qu’ont été analysés des questionnaires recueillis auprès de 807 adolescents européens en bonne santé, âgés de 14 à 23 ans, en comparaison avec leurs données d’imagerie cérébrale. Les auteurs de l’étude se sont intéressé, en particulier, à une zone du cerveau appelée cortex préfrontal ventromédian (vmPFC), située derrière les yeux.

Et ils ont découvert qu’un volume réduit de matière grise dans les deux parties de cette zone précise, cotés gauche et droite, avait des conséquences distinctes : côté gauche, une probabilité accrue d’initiation au tabagisme ; côté droit, un risque plus important de dépendance. Sachant que la matière grise est le tissu qui traite l’information et contient notamment les neurones. Le pic de son développement est atteint avant l’adolescence.

•• Au-delà d’un attrait plus grand de la première cigarette, moins de matière grise à gauche serait plus largement associé à une « violation accrue des règles », lesquelles pourraient inclure les « règles sociales (par exemple, parentales, scolaires) sur le tabagisme », selon l’étude.

Un déficit de matière grise à droite serait, pour sa part, lié à la « recherche de sensations », un comportement qui culmine plus tard, « au début de l’âge adulte ». Or, les premières cigarettes consommées à l’adolescence, à l’âge où l’on cherche à enfreindre les règles, auraient une incidence sur l’autre disposition, la tendance à l’addiction.

En effet, la consommation de tabac réduirait elle-même le volume de matière grise dans le vmPFC droit, selon les auteurs de l’article, alors que la transition vers l’âge adulte est connue pour être une période critique pour la maturation du cerveau.

•• « Si lon pouvait prédire la vulnérabilité à la dépendance à la nicotine chez les adolescents, il serait possible dintervenir de manière ciblée et de fournir des conseils personnalisés qui sensibiliseraient lindividu aux conséquences néfastes du tabagisme, avec quelques exemples percutants » assure, au Parisien Trevor Robbins, professeur en neurosciences à luniversité de Cambridge et co-auteur de la publication. « Cela pourrait être probablement fait dans un cadre scolaire. »

Aujourd’hui, les scientifiques proposent de mener une enquête « plus approfondie » pour voir si les cigarettes électroniques sont liées au même mécanisme que celui qu’ils exposent, « dans le contexte de l’épidémie de vapotage chez les adolescents ». (Voir aussi 11 janvier).