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8 Sep 2021 | Profession
 

À Sénestis (16 kilomètres de Marmande), Francis et Alexandre Ceccato produisent, sur trois hectares, presque dix tonnes de tabac blond par an. La récolte vient de s’achever. Comment s’annonce 2021 ? Un reportage de Sud-Ouest. 

Sous un séchoir moderne, le père sort sa roulée. Son fils, vapote. Un peu plus loin, Jérôme Duffieux, directeur de Traditab, montre fièrement sa cigarette 1637 … Tous trois sont presque les derniers des Mohicans de cette culture, qui a fortement perdu en surface ces dernières années et que l’on retrouve surtout dans la région de Tonneins, exclusivement sous serres.

« C’est un des plus beaux tabacs et un des plus gros rendements que l’on produit sur cette exploitation familiale », assure Jérôme Duffieux (voir 12 juillet 2021).

•• Si la récolte s’est achevée il y a quelques jours à Sénestis, elle se poursuit encore chez les voisins de Puch-d’Agenais. « Elle se présente bien pour l’instant, mais ce ne sera pas une année record. On s’interroge quand même sur les rendements, avec le froid du début d’été », nuance le tabaculteur sexagénaire.

À un an de la retraite, il doit faire face à sa plus grande hantise : le séchage des feuilles, qui débute maintenant. Il les contemple avec minutie dans son séchoir aux doux parfums de noisettes et fruits secs. « L’idéal, c’est une alternance d’humidité le matin et de temps sec l’après-midi. On va veiller au grain », poursuit-il.

•• En France, il n’existe pas de monoculture de tabac. « Nous faisons aussi du maïs, mais c’est moins rentable » appuie Alexandre. Père et fils n’ont d’ailleurs que trois hectares sur leur 80 de terres. Une fois effeuillées au mois d’octobre, dans la ferme à quelques encablures de là, 40 % des 9,5 tonnes s’en iront pour les cigarillos, le reste pour l’entreprise … Traditab les rémunère 4,80 euros le kilo.

« Notre rêve, à la création en 2008, c’était de valoriser les petits tabaculteurs et on a divisé par trois le temps de travail dans le secteur », renchérit le directeur de Traditab,  « ils étaient 20 000 producteurs dans les années 60, contre 400 en 2008 et 80 désormais ».