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5 Déc 2018 | Profession
 

Dans son dernier numéro, Presse Union (le mensuel de Culture Presse) revient sur l’instauration d’un droit voisin pour la presse en ligne adoptée par le Parlement européen en septembre.

Un débat qui peut sembler loin des préoccupations quotidiennes des marchands de presse papier, mais dont l’aboutissement concerne cependant toute la filière.

Le Parlement européen a, en effet, adopté une directive sur le droit d’auteur à l’ère numérique, dont une disposition instaure un droit voisin pour la presse en ligne. En d’autres termes, la possibilité pour les éditeurs d’être rémunérés par les Gafa, tels que Google et Facebook.

•• En captant l’immense majorité des revenus publicitaires en ligne des journaux et magazines, les Gafa déséquilibrent le modèle des journaux au moment même où ceux-ci ont à se transformer.

Une problématique qui impacte particulièrement la presse papier, car dans ce modèle le financement de la presse oblige à augmenter régulièrement le prix des journaux, analyse Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro et président du Syndicat de la Presse quotidienne nationale (SPQN).

•• « C’est le moment pour eux de nous dédommager pour l’utilisation de nos contenus et d’une partie de notre audience » poursuit-il.

« Google et Facebook sont devenus des diffuseurs, comme les marchands de journaux ! Sauf que les marchands sont partie prenante d’un modèle économique dans lequel les Gafa refusent d’entrer. Ils gagnent même sur deux tableaux : en diffusant gratuitement les contenus et en captant la publicité et en vendant leurs données collectées à des plateformes commerciales » résume Patrick Mignola, député de la Savoie et président du groupe Modem à l’Assemblée nationale.

•• Et maintenant ? Les négociations doivent aboutir à la définition des montants en jeu. Mais il faudra peser pour contraindre des multinationales à se soumettre à ce nouveau droit. « L’avantage de la gestion collective – style Sacem – et de la dimension européenne, c’est qu’on renverse le rapport de force » souligne Patrick Mignola.

En obtenant ce droit voisin, c’est le produit presse dans son ensemble qui pourra en bénéficier. « La presse à un avenir formidable, mais les journaux doivent pouvoir continuer à financer l’effort éditorial. C’est à cette condition que nous pourrons conserver un prix de vente raisonnable pour nos journaux, créer des cahiers supplémentaires, enrichir l’offre, lancer de nouveaux produits » conclut Marc Feuillée.