Suite du reportage de L’Alsace sur la montée de la concurrence illégale (voir 4 juin), cette fois en milieu rural, à Rothau (1 554 habitants, dans l’est du Bas-Rhin). Dans ce bar-tabac, ce qui impacte plus ce sont les achats transfrontaliers … d’où une intense diversification pour maintenir à flot l’établissement.
Tabac, bar, presse, jeux … On trouve de tout. Sans compter les machines à glaces italiennes et cocktails, récemment acquises, ou le compte Nickel.
•• Les piliers, Covid ou pas Covid, sont des fidèles, et plutôt du genre à opter pour le tabac à rouler ou la boîte à tubes. Il y a peu de chance, vu le prix de l’essence, qu’ils prennent le volant pour acheter leurs cigarettes outre-Rhin.
« Ceux de la vallée qui achètent en Allemagne ont un peu plus les moyens » confirme le buraliste qui chiffres à l’appui, illustre l’effet Covid : « de mai 2019 à mai 2020, mon chiffre d’affaires en cigarettes a augmenté de 50 % avant de baisser un peu en 2021 et de revenir maintenant aux chiffres de l’avant crise. »
•• Et le buraliste dénonce surtout cette politique fiscale et sanitaire française qui consiste à taxer toujours plus les cigarettes et banaliser en gris tous les paquets.
« Le tabac, seul, va mourir ! » martèle Jean-Luc Schneider tout en pointant du doigt ces « paquets en couleurs » aux origines plus lointaines et qui déferlent sur le marché. On parle là de ces paquets qui viennent d’Allemagne ou du Luxembourg achetés plus de 4 euros moins cher et que certains, même dans la vallée, n’hésitent à revendre dans un cercle certes restreint mais avec une marge minimum de 1 euro.