Le groupe mexicain Fomento Económico Mexicano (Femsa) veut racheter la chaîne de détaillants suisse Valora pour 1,1 milliard de francs suisses (1,09 milliard d’euros), lui permettant de mettre un pied en Europe, ont annoncé mardi les deux groupes selon une dépêche AFP que nous reprenons. Extraits.
Le conseil d’administration de Valora a unanimement recommandé à ses actionnaires d’accepter l’offre. Son plus gros actionnaire, Ernst Peter Ditsch, qui détient une participation de près de 17 %, soutient cette offre et compte apporter ses titres, selon le communiqué.
•• Valora compte 2 700 points de ventes de proximité dans des lieux très achalandés, comme les gares, en Suisse mais aussi en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg et aux Pays-Bas.
Parmi ses enseignes figurent les kiosques à journaux, à tabac et à confiseries K Kiosk (voir 10 septembre 2021), les points de ventes de café Caffè Spettacolo, les sandwicheries Super Guud ou les stands de bretzels, hot dogs et sandwichs Bretzel König.
•• Femsa, dont les origines remontent à 1890 avec la création d’une brasserie à Monterrey, est de son côté la plus grosse entreprise d’embouteillage au monde pour la marque Coca-Cola. Le groupe mexicain, qui avait vendu ses activités de bière au groupe néerlandais Heineken en 2010, est également à la tête d’un réseau de 20 000 petits commerces de proximité dans cinq pays, au Mexique, en Colombie, au Chili, au Pérou et au Brésil.
Coté à la Bourse mexicaine ainsi qu’à la Bourse de New York, Femsa gère aussi un réseau de 3 600 pharmacies dans quatre pays d’Amérique latine ainsi que la chaîne de stations-services Oxxo Gas au Mexique.
•• L’acquisition de Valora doit lui permettre de se développer en Europe, où il n’est pas encore implanté. « Femsa cherchait une plateforme pour croître et développer ses activités de vente au détail de proximité au-delà de l’Amérique latine », a déclaré Daniel Rodriguez Cofré, son directeur général, cité dans le communiqué. Le choix s’est porté sur Valora qui « s’est forgé une excellente réputation » dans ce secteur, a-t-il souligné.
Valora, qui devra accélérer son développement sur les marchés européens comme filiale européenne de Femsa, continuera de fonctionner sous son nom actuel, avec ses concepts, marques et formats bien établis, d’après le communiqué (…)
•• La transaction est motivée par une stratégie de croissance, plutôt que par la recherche de synergies sur les coûts, insistent les deux groupes, et ne devrait donc pas avoir « d’incidence négative » sur les effectifs. « Au contraire, les deux entreprises s’attendent à ce que la croissance envisagée en Europe crée un nombre significatif de nouvelles opportunités d’emploi », affirment-elles. Femsa et Valora espèrent boucler la transaction, sujette à autorisation réglementaire, d’ici fin septembre ou début octobre.
À la Bourse suisse, l’action de Valora s’envolait mardi matin, gagnant 51,46% à 259 francs suisses. Avant cette annonce, un analyste voyait déjà dans Valora une cible potentielle de rachat par Coop ou Migros, les deux grandes enseignes de distribution en Suisse. Et selon lui, « une contre-offre de Migros » n’est « pas exclue ».