Selon l’AFP, des experts de santé publique britanniques recommandent, dans une étude publiée ce mercredi 19 août, de donner aux médecins généralistes la possibilité de prescrire la cigarette électronique pour lutter contre le tabagisme traditionnel.
Les cigarettes électroniques peuvent « changer la donne pour la santé publique », assure le Professeur Ann McNeill, du King’s College de Londres, coauteure de cette étude commandée par les autorités sanitaires britanniques (PHE) et selon laquelle les cigarettes électroniques sont 95% moins dangereuses que les cigarettes traditionnelles.
« Pour certaines personnes qui trouvent difficile d’arrêter (de fumer) en utilisant les méthodes traditionnelles, les cigarettes électroniques peuvent représenter une nouvelle solution », note de son côté le Professeur Kevin Fenton, un responsable de la PHE.
Les médecins britanniques ne sont actuellement pas autorisés à prescrire de cigarette électronique, mais les experts à l’origine de cette étude espèrent que l’Agence britannique de contrôle sanitaire (MHRA) leur en donnera bientôt la possibilité (voir Lmdt des 7 et 23 juillet).
« Pour le moment, il n’y a pas de produits sous licence pouvant être utilisés pour des besoins médicaux et c’est une des raisons pour laquelle nous soutenons la MHRA pour qu’elle s’assure que des cigarettes électroniques sûres et encadrées puissent être proposées pour des besoins médicaux », poursuit le Professeur Fenton, « une fois que cela aura été agréé, et que nous aurons les produits dans les tuyaux, ils pourront être intégrés à l’arsenal des outils disponibles pour aider les patients à arrêter de fumer ».
« Les cigarettes électroniques ne sont pas complètement dénuées de risque, mais en comparaison avec le tabac, les preuves dont nous disposons montrent qu’elles ne comportent qu’une fraction de sa dangerosité », a-t-il insisté.
Quelque 2,6 millions de personnes vapotent dans le pays, alors qu’environ 80.000 personnes meurent chaque année en Angleterre à cause du tabagisme, précise l’AFP.
Selon le Professeur Peter Hajek, de la Queen Mary University de Londres, « les fumeurs qui passent au vapotage réduisent presque tous les risques que fumer fait peser sur leur santé ».
Les experts soulignent également qu’il n’y pas de preuve démontrant que les e-cigarettes incitent les vapoteurs à se tourner vers le tabagisme classique.
La question fait toutefois débat, et une autre étude publiée, ce mardi 18 août, aux Etats-Unis dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) montre que les adolescents utilisant des cigarettes électroniques ont plus tendance à commencer à fumer du tabac que ceux n’ayant jamais essayé le vapotage.