En cette phase de déconfinement partiel, poursuite de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 3 décembre et 30 novembre).
•• Pour cette buraliste d’Héric (5 800 habitants, 28 kilomètres au nord de Nantes), ce nouvel épisode de confinement diffère sensiblement du premier, car la plupart de ses clients travaillent.
Aussi, avec la reprise de l’école, « les clients sont obligés de sortir, mais ils regroupent leurs achats. J’ai mes clients réguliers et d’autres de passage. Certains ressortent, quand leur télétravail n’a pas été reconduit. »
Elle note aussi que le type d’achat évolue. « S’il y a stabilité pour les ventes aux fumeurs et aux lecteurs de journaux, je vends davantage de magazines de jeux, pour ma clientèle senior notamment, et plus de jeux de grattage. Et surtout, il y a une avalanche de colis. »
Et cette activité lui ramène du flux. :« pour beaucoup, ce sont des clients que je ne reverrais pas, mais qui, au passage, font un petit achat : jeu, bonbons, revue. J’ai cette activité complémentaire, car je considère mon activité comme un service au client, et que c’est commode d’avoir un relais pas trop loin de chez soi ». Dépositaire de Mondial Relay et Colis privé, elle constate qu’actuellement « … pour l’essentiel, ce sont des ventes de particulier à particulier. »
En mars, l’activité s’était arrêtée net pendant deux mois. Avec l’été, le nombre de colis a augmenté mais depuis trois semaines, il explose. « Actuellement, je frise les 200 colis en stock, avec 120 paquets entrants par jour, voire parfois beaucoup plus avec les ventes de particuliers sur Vinted, le Bon coin ou eBay. Mais cela marche aussi dans l’autre sens avec les renvois de colis qui oscillent entre 50 et 80 colis par jour. »
« Avec le confinement, notamment le week-end, vu le peu de distractions, les clients trient et revendent, via le Net. Et ils achètent aussi beaucoup d’occasions pour faire des économies, tels des vêtements, chaussures, jouets. Même des enfants décident de revendre leurs jouets dont ils n’ont plus envie » (Ouest France).
•• « Ce deuxième confinement risque de tuer mon commerce ! » annonce la patronne d’un bar-tabac d’Albert (9 900 habitants, 30 kilomètres d’Amiens).
Après un premier confinement prolifique, le chiffre d’affaires est vite retombé et n’a plus cessé de dégringoler : « ce confinement n’est pas comme le précédent. Les gens sortent, ils font de longs trajets pour le travail, parfois jusqu’en Belgique et vont y acheter du tabac « (Le Courrier Picard).
•• Derrière le comptoir, les deux patronnes d’un bar-tabac-presse de Cherreau (8 875 habitants, près de La Ferté-Bernard, Sarthe) ont installé une table sur laquelle elles jouent en attendant les clients.
Depuis plus de 15 ans et n’ont jamais connu de période aussi calme : « le café, le bar, le tabac, la presse, les jeux, c’est tout un ensemble. Les gens ne viennent pas exprès pour le bar mais restent prendre un café entre deux courses de PMU. Là, il y a beaucoup moins de joueurs. Les gens n’ont pas envie » estiment-elles.
« Dimanche dernier on a eu à peine 300 clients alors qu’habituellement c’est entre 500 et 600. Si on ne voit personne on ferme plus tôt … Moralement, c’est un peu compliqué. J’ai du mal à dormir. On vit au jour le jour » (Le Maine Libre).