Daniel Bruquel, chef du service prévention de la vente illicite chez Philip Morris était l’invité de Patrick Roger « Sud Radio vous explique » ce 29 juin, au lendemain de la publication du rapport KPMG (voir 28 juin et ci-dessous). Extraits …
« C’est un rapport qui sort tous les ans depuis 17 ans. On voit une tendance qui se dessine. En France, les chiffres sont alarmants pour l’année 2022. Nous pensons que cela se poursuivra sur 2023.
« On a un marché parallèle de 30 % en dehors de la vente légale des buralistes. Quand on regarde la décomposition de ce marché, on a un tiers de la consommation totale qui est du commerce illicite, de la contrebande ou de la contrefaçon. Cela fait de la France le n°1 en Europe. L’illicite est le leader du marché français devant les manufacturiers eux-mêmes.
« Le fait de ramener des produits de l’étranger existe depuis toujours. Depuis le confinement se développe une contrefaçon, avec des mafias de l’Europe de l’Est qui organisent ce trafic. On a même des usines installées en France. La gendarmerie en a démantelé une en janvier dernier. Elle a tourné pendant dix mois et produit un demi-milliard de cigarettes, soit 2 % des ventes légales en France. C’est une magnitude sans précédent.
« Les Douanes travaillent mais il faut mettre en œuvre un plan plus large. Il faut aborder le côté demande, avoir une vraie réflexion sur la politique de taxation en France. Les taxes augmentent d’année en année. Le prix du paquet de cigarettes a augmenté de 60% en cinq ans, ce qui va au-delà de toute inflation. Le seul effet est de provoquer le recours au marché parallèle pour les consommateurs. »