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7 Juin 2013 | Pression normative
 

Nous sommes en pleine saison des rapports. En voici un autre, remis ce vendredi 7 juin, à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) par le professeur Michel Reynaud (hôpital Paul-Brousse) qui préconise, parmi ses recommandations, « de se montrer beaucoup plus ferme dans la lutte contre les abus et dégâts entraînés par les deux principales drogues licites » : tabac et alcool.

Commandé par le gouvernement, le rapport est issu d’un travail collectif chargé de dresser « les dommages liées aux addictions ». Avec un utile préambule : « les consommations de produits psychoactifs et les pratiques liées à des recherches de satisfactions immédiates sont inhérentes à la condition humaine » estime le Pr Reynaud et il serait « illusoire de vouloir les faire disparaître ».

Il propose donc « une politique de réduction pragmatique » des dommage liés aux addictions, dans laquelle doivent être rapprochées « au maximum les actions pour pénaliser la consommation qu’il s’agisse de drogues illicites, d’alcool ou de tabac », tout en marquant toujours l’interdit des drogues illicites. Analysant la montée du phénomène de « binge drinking », il estime que « l’ancienne division licite/illicite est une prime donnée à l’alcool ! La pénalisation du cannabis cache la sous-évaluation des dommages de l’alcool chez les jeunes ».

Dans ses recommandations, l’expert en addictologie se déclare favorable :
– au relèvement de la fiscalité pour l’alcool (avec une taxation en fonction du nombre de degrés d’alcool contenus dans une boisson), sachant que le prix du tabac est déjà régulièrement relevé. Le produit de ces taxes devant être affecté à la prévention, aux soins et à la recherche ;
– à un meilleur contrôle et encadrement du marketing sur ces produits, en interdisant en particulier toute publicité pour l’alcool sur internet ;
– à une politique de prévention ultra-ciblée en direction des jeunes (la « cible prioritaire »), des femmes et des populations précaires.

Le professeur Reynaud lance l’idée d’Etats Généraux des addictions aboutissant à l’élaboration d’une loi d’orientation et appelle le président François Hollande à faire de cette lutte une priorité.

Ce rapport est l’un des éléments qui doit aider la Mildt à bâtir son plan de lutte contre les addictions sur cinq ans, qui devrait être finalisé vers la mi-juillet.