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14 Jan 2016 | Profession
 

Scooter MarignaneAvec pour seules armes son courage et une bombe lacrymogène, un retraité avait tenté d’arrêter les deux braqueurs d’un bar-tabac, en 2013 à Marignane. Il en est mort. Le procès des deux malfaiteurs qui risquent la perpétuité, s’est ouvert, ce mercredi 13 janvier, devant les assises des Bouches-du-Rhône (voir Lmdt des 12 et 13 janvier).

Ce qui a permis d’en savoir un peu plus sur les circonstances.

Le jour du drame, le butin du hold-up s’élevait à 3.400 euros de cigarettes et 6.000 euros en liquide. Un braquage « bien préparé et bien exécuté », du moins jusqu’à son épilogue funeste, a estimé un enquêteur de la BRB, le service spécialisé dans le grand banditisme, à la barre. Les deux malfaiteurs avaient pris soin d’entourer leurs poignets et chevilles de scotch pour éviter de laisser des traces ADN, a-t-il relevé.

C’est en remontant sur leur scooter pour prendre la fuite que les jeunes malfaiteurs avaient croisé la route de Jacques Blondel. Apercevant leur fusil, le retraité qui rentrait avec sa femme et sa petite-fille de 15 mois d’une journée à la plage, « prend la décision tout sauf évidente, et courageuse, d’intervenir », a souligné l’enquêteur.

M. Blondel percute volontairement, avec la voiture familiale, le scooter, renversant conducteur et passager. Le sexagénaire bondit de sa voiture et se lance à la poursuite des voleurs. Il fait chuter l’un d’eux à terre et s’empare de son fusil à pompe.

Une lutte s’engage, le malfaiteur parvient à reprendre l’arme puis tire à deux ou trois reprises sur le sexagénaire qui tentait de l’empêcher de fuir. Les deux accusés assurent qu’ils n’ont pas voulu tuer.

Le tireur présumé, Marouen Rezgui, en décrochage scolaire, a déjà été condamné à plusieurs reprises, notamment pour des cambriolages.

« J’étais un petit con » à l’enfance « un peu compliquée », père alcoolique et violent, puis en prison, et mère dépassée par ses cinq enfants, a-t-il relaté, avec son fort accent marseillais, devant le tribunal.

Le procès est prévu jusqu’à vendredi.